Le tueur, tome 4, les liens du sang (Matz, Luc Jacamon)


 


En ce début de millénaire, le duo Matz (scénario) et Luc Jacamon (dessins) est toujours très productif puisque « Le tueur, tome 4, les liens du sang » voit le jour en 2002.

Après de sanglantes péripéties au Venezuela avec ses nouveaux associés trafiquants de drogues colombiens et la grave agression de sa femme par trois hommes, le tueur éprouve le besoin de se faire oublier et se replie à Paris pour permettre à sa compagne de se remettre de ses blessures.

Bien entendu, cette période d’oubli et de calme relatif lui donne l’occasion de nouvelles introspections par rapport au peu de prix accordé à la vie humaine individuelle dans le grand cycle naturel des naissances et des morts.

Dans sa retraite parisienne, le tueur se fond dans l’anonymat de la masse grouillante d’une grande métropole, vivant comme monsieur tout le monde en faisant ses courses chez les commerçants ou en déjeunant dans les restaurants du quartier.

Bien que toujours prudent, il finit par se lier avec un de ses voisins, un solitaire appelé Antoine qui se révèle finalement être un policier dépressif.

Le tueur fréquente Antoine et se ré-entraine au tir avec lui.

Mais cette apparente tranquillité va être brisée par le meurtre d’un député appelé Jouen, également médecin et proche de Martini, le médecin assassiné lors de son premier contrat.

A peine la nouvelle digérée, le tueur est approché par son ex associé colombien Mariano qui lui apporte des informations intéressantes dans la tortueuse affaire au milieu de laquelle il se trouve.

Mariano explique que Martini et Jaouen ont tenté de doubler son parrain dans une affaire de drogue et que leur exécution était nécessaire.

Il lui livre également les trois hommes ayant torturé sa compagne, détenus à Gibraltar.

Mu par un terrible sentiment de vengeance, le tueur les massacre au couteau et revient ensuite à Paris ou il apprend que son ami Antoine est sur le point d’être licencié de la police en raison d’un faux témoignage de quelques dealers de banlieue.

Très affecté, Antoine s’engouffre dans la solitude, la dépression et la boisson.

Mariano livre plus d’informations, révélant qu’un troisième homme appelé Biscay associé de Martini et Jaouen, menace encore son parrain.

Les deux hommes montent alors une opération coup de poing pour capturer Biscay mais se heurtent à une violente résistance des policiers chargés de protéger ce chargé de mission au ministère de la santé.

Blessés et fatigués,  le tueur et Mariano se replient dans la retraite parisienne du tueur et lient connaissance avec Antoine, qui malgré le fait qu’il ait découvert leurs activités criminelles, accepte en apparence la cohabitation.

En conclusion, « Le tueur, tome 4, les liens du sang » se concentre sur la structure complexe de l’intrigue dans un esprit très polar parisien.

L’affaire se précise donc avec les liens entre riches médecins corrompus et trafiquants de drogues colombiens.

Le tueur apparait comme un pion dans ces affaires de règlements de comptes mais bénéficient de la protection puissante de ses associés colombiens.

Peu de véritable révélation donc et de réelle nouveauté, si ce n’est l’amitié un peu contre nature avec un policier fatigué et esseulé.

Malgré la toujours haute qualité du graphisme de Jacamon, « Le tueur, tome 4, les liens du sang » déçoit légèrement par son univers essentiellement parisien qui délaisse du coup l’exotisme de bon aloi des premiers volumes.

L’intérêt est cependant toujours maintenu pour découvrir la suite de l’histoire.

Commentaires