Spider-man, l'intégrale 1964 (Stan Lee, Steve Ditko)

 



Avec « Spider-man, l’intégrale 1964 » nous nous replaçons à l’aube des premiers jours lors de sa seulement deuxième année d’existence.

On retrouve ici logiquement les créateurs historiques des aventures du Monte-en-l’Air en la personne de Stan Lee au scénario et Steve Ditko au dessin.

L’intégrale commence par un épisode assez risible aujourd’hui ou Spider Man combat un robot fou appelé le « cerveau vivant » ayant échappé à tout contrôle.

Le robot en question n’a rien a voir avec les fins humanoïdes auxquels on pourrait penser aujourd’hui mais plutôt à une grosse boite de conserve sur roulettes.

Après s’être brièvement frotté aux 4 Fantastiques et à la Torche dont il jalouse le succès populaire, Spider Man défait pour déjà la deuxième fois Electro dont les pouvoirs électriques lui posent beaucoup de problèmes.

Il fallait y penser mais pour le vaincre Spider Man l’asperge d’eau ce qui a pour effet de le court-circuiter.

L’épisode d’après est de moindre calibre avec l’apparition des Exécuteurs, une sorte de trio improbable avec un as du lasso, une brute épaisse et un nain expert en arts martiaux.

Les Exécuteurs sont commandés par un individu masqué appelé le Grand Homme que Spider Man perce rapidement à jour et qui s’avère être un journaliste du Daily Bugle.

Épisode plus intéressant ou Spider Man doit aider Betty Brant dont le frère, avocat tenu par Blackie Gaxton un chef de la mafia, lui demande de contacter le Docteur Octopus pour le faire évader de prison.

Après une lutte acharnée contre Octopus sur un bateau, le Tisseur parvient à le mettre en fuite, à faire arrêter Gaxton mais ne peut empêcher la mort du frère de Betty, tué par une balle perdue.

Octopus réaffronte ensuite Spider Man dans un duel intense sur les toits de New York, mais ce dernier finit par en venir à bout après l’incendie d’un atelier de sculpture.

On assiste ensuite à la première apparition de Mysterio, maître des effets spéciaux et grand créateur d’illusions, qui se fait passer pour Spider Man afin de le faire accuser de braquages.

Surpris par cet adversaire étrange qu’il découvre pour la première fois, Spider Man essuie une première défaite avant de comprendre l’origine et les limites de ses artifices pour en venir relativement facilement à bout.

Les lamentables Exécuteurs refont ensuite surface mais ils sont ici employés par le Bouffon Vert, irréductible ennemi de Spidey, qui veut profiter d’un faux tournage de cinéma à Hollywood pour le tuer.

Lors de l’affrontement dans le désert du Nouveau Mexique, les protagonistes délogent Hulk d’une de ses cavernes ce qui seme la confusion et contre carre les plans du Bouffon.

Les alliances d’anciens ennemis Spider Man  semblent être la mode puisque le minable Caméléon s’associe avec le musculeux et sauvage Kraven pour traquer et tuer leur ennemi commun.

Kraven utilise toutes ses ruses de chasseur, filet, bracelets magnétiques, fauves, fléchettes empoisonnées mais échoue contre plus fort que lui.

Duel sympathique ensuite dans un cirque avec un Daredevil très old school qui cherche à libérer Spidey de l’influence hypnotique du Ringmaster.

Aidé de la Torche, Spidey combat ensuite à nouveau  le coriace Bouffon Vert mais la brusque annonce de gros problèmes de santé de Tante May l’oblige à s’enfuir ce dont le Bouffon profite pour le traiter de lâche.

Alors que Spidey se fait oublier et que Parker passe du temps au chevet de sa tante malade, Jameson, toujours prêt à diffamer le Tisseur, saute sur l’occasion pour publier dans son journal les détails de la dérobade de Spider Man.

S’ensuit alors un difficile passage de doute pour Parker, qui se ruine pour le traitement de sa tante malade du cœur, et doit faire face aux campagnes de diffamation à l’encontre du Tisseur.

Mais May guérit ce qui le libère d’un poids terrible.

Spider-Man reprend alors du service plus déterminé que jamais et pour aidé de la Torche se remettre en jambes reflanque une dérouillé aux pitoyables Exécuteurs aidés cette fois ci par l’Homme Sable pourtant d’un calibre hautement plus sérieux.

Association de malfaiteurs toujours ave l’alliance de six ennemis historiques de Spidey, Electro, Kraven, Octopus, le Vautour, Mysterio et l’Homme Sable.

Malgré la présence parmi eux d’Octopus génie scientifique, ils commettent l’erreur d’attaquer Spider Man les uns après les autres et sont tous battus un par un !

Assez humiliant donc pour eux et assez frustrant pour le lecteur qui aurait pensé à un combat complètement déséquilibré sur le papier.

En résumé, « Spider-man, l’intégrale 1964 » fera passer un agréable moment à l’amateur de vieux, très vieux comics.

Le style de Ditko semble bien sur dater de Mathusalem, mais il possède un charme rétro assez plaisant.

Bien sur toutes les intrigues ne sont pas formidables mais cette intégrale offre un aperçu de pratiquement tout l’univers de Spider Man avec ses plus grands ennemis, les plus sérieux étant le Bouffon Vert, Octopus en raison de leur intelligence ou Electro ou l’Homme Sable en raison de l’étendue de leurs pouvoirs, mais aussi ses alliés occasionnels comme la Torche ou Daredevil.

Du coté de la vie « civile », Peter Parker représente le modèle du teen-ager banal de la classe moyenne américaine blanche  avec un caractère honnête, travailleur et un grand sens moral.

Jeune homme « propre sur lui » des années 60, étudiant en chimie et photographe au Daily Bugle pour financer ses études et aider sa tante, Parker se distingue de ses camarade par le fait qu’il ait perdu des parents très tôt et ait été élevé par sa Tante May.

Ce qui rend Parker attachant est son manque d’assurance, le désastre de sa vie privée rongée par le terrible secret de sa double identité et la réputation de mal aimé de Spider-man.

Parker, étudiant timide, solitaire et asocial pour ses camarades, séduit pourtant des femmes par son coté mystérieux et ses brillantes résultats dans les matières scientifiques ce qui lui attire également des jalousies comme celle de Flash Thomson, le « sportif » fort en gueule et bagarreur typique des campus américains.

Mais souvent que ce soit avec Betty ou Gwen, ces relations amoureuses se révèlent au final compliquées et douloureuses pour Parker.

La relation qui le lie avec May, mère de substitution à la santé fragile est également prodigieusement touchante, la fameuse « Tante May » étant sans doute le plus gros talon d’Achille de Spider-man.

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