Punching the sky (Armored Saint)
Mine de rien depuis une dizaine d'années, Armored Saint se montre capable de sortir des albums à un rythme assez régulier, une gageur pour un groupe s'étant reformé après neuf ans d'interruption puis ayant mis dix ans à sortir le très moyen « La raza », enchainé d'un tout aussi terne « Win hands down ».
A croire que John Bush, lassé de brader son talent dans des publicités pour fast-foods ou jeux vidéos, se soit fixé comme ligne de conduite de faire vivre son groupe de cœur.
Alors quelle joie de retrouver nos vétérans plus proches de la soixantaine que des fougueuses jeunes années « chevelues » sortir en 2020 un « Punching de sky » à la pochette du reste assez laide.
Et le morceau d'introduction remet assez vite les pendules à l'heure, « Standing on the shoulders of giants » qui après une ouverture celtique développe un hit heavy comme les Californiens ont le secrets : gros riffs, vocaux musclés, et refrains emportant tout sur leur passage.
La machine étant lancée sur une orbite favorable, « End of the attention span » poursuit dans la même lignée, tempo dynamique, riffs puissants, solo fluides et toujours cette présence vocale écrasante du chanteur et si « Bubble » se montre un tantinet plus calme, il produit néanmoins un plaisir intense à son écoute.
On entre cependant dans ce qu'on pourrait qualifier de « ventre mou » du disque avec un « My juridiction » un peu moins tranchant, mais dans une registre plus calme et mélodique « Do wrong to none » et « Lone wolf » se montrent toutefois agréablement « catchy ».
Le réveil surgit avec « Missile to gun » titre fort bien nommé rappelant la stature de champion toute catégorie d'Armored Saint lorsqu'il s'agit de vous coller au mur par des hymnes heavy explosant tout sur leur passage.
Mais on revient ensuite au registre calme avec « Fly in the ointment » titre du reste équilibré et réussi au contraire d'un « Bark, no bite » qui se voulait plus appuyé se montre en réalité plus poussif.
« Unfait » glisse ensuite
comme un rêve éthéré transfiguré par l'organe de Bush et malgré
tous les ingrédients pour séduire notamment des parties de guitares
enlevées, « Never your fret » ne parvient pas à
renverser l'auditeur de son fauteuil et conclut sur une note en demi-teinte.
En conclusion, n’espérez pas de miracle ou de révolution avec « Punching the sky », Armored Saint demeure comme la plupart des groupes de son age incapable de rééditer les performances de ses plus belles réussites dans les années 80/90 et même de se hisser au début du mollet de l'incroyable « Revelation ».
Pour autant avec sa production soignée, ce neuvième album studio se montre d'une bonne qualité globale avec des morceaux homogènes plutot calmes, efficaces et deux véritables missiles sol-air, « Standing on the shoulder of giants » et le fracassant « Missile to gun ».
Insuffisant sans doute pour gravir les échelons de la hiérarchie du rock mondial et réussir enfin une percée méritée, mais pas pour la fan-base du groupe qui trouvera toujours du plaisir à le retrouver plutot fringuant en ces années Covid.
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