Fantastic Four, l'intégrale, 1963 (Stan Lee, Jack Kirby)
« Fantastic Four, l’intégrale 1963 » est la suite logique des premiers épisodes de la série inaugurée en 1961 par Stan Lee et Jack Kirby.
Alors que Richards cherche à mettre au point avec difficultés un remède permettant à la Chose de redevenir humain, Fatalis l’ennemi irréductible des FF repasse à l’offensive, intervertissant son corps avec celui de Richards pour berner ses partenaires.
Mais les FF détectent le comportement anormal de leur leader et retournent une arme de Fatalis contre lui même, pour le réduire à une taille microscopique.
Arrive ensuite un des chouchou de Stan Lee, l’Homme Impossible, extra terrestre doté de pouvoirs lui permettant de se transformer en à peu prêt n’importe quoi et également de faire à peu prêt n’importe quoi.
Puéril malgré ses pouvoirs invraisemblables , assez ridicule avec une tête en forme de suppositoire et une peau verte, l’Homme Impossible fut un échec cuisant pour Lee.
Ses apparitions produiront par la suite une étrange impression de grosse farce récréative tant le personnage incite peu à être pris au sérieux.
Les FF se heurteront par la suite à un adversaire hautement plus puissant en la personne de Hulk, autre légende de la bande dessinée.
Hulk accusé par erreur de sabotage de bases américaines, est pourchassé par les FF qui si ils ne l’arrêtent pas lui opposent une résistance suffisante pour obliger le véritable saboteur, un agent soviétique ( !) à se dévoiler.
Cet épisode donnera surtout matière au premier des nombreux affrontements épiques entre Hulk et la Chose, deux monstres à la force surhumaine.
Mais d’autres véritables « méchants » font alors leur entrée, comme le curieux Fantôme Rouge savant russe et ses singes dotés de super pouvoirs physique, magnétiques ou transformistes, ce qui dans le contexte de guerre froide de l’époque prend une signification politique pro américaine assez marquée surtout lorsque les propres singes du Fantôme se révoltent contre son contrôle.
L’affrontement entre le Fantôme et les FF, oblige pour la première fois le Gardien, observateur impartial de l’univers, à intervenir pour ne pas perturber le calme lunaire.
Le Gardien deviendra par la suite un personnage clé des FF et du monde Marvel.
Le Maitre des Maléfices refait alors surface en prenant le contrôle du Prince des Mers pour le jeter contre les FF mais cette curieuse association échoue une nouvelle fois, Namor se montrant aussi impuissant à vaincre les FF sous la mer qu’en surface.
Nouveau criminel mégalomane et ennemi des FF, le Penseur fou brillant scientifique créateur d’un robot imitateur, imagine un plan minutieux pour les éliminer, plan qui échoue sur une intervention pleine d’humour du facteur des FF, appelé facteur X sensé représenter la part de d’imprévisible dans toute tentative humaine.
Fatalis reprend du service et envoie les FF dans le micro monde ou il a fidèle à sa réputation de tyran technologique, bâti un micro empire.
Mais il échoue une nouvelle fois, les FF étant aidés pour l’occasion par l’Homme Fourmi alors l’un des premiers Vengeurs de l’époque.
Les Skrulls prennent ensuite le relais, en envoyant un de leur meilleur guerrier, le Super Skrull réunissant à lui tout seul les pouvoirs augmentés des Fantastiques.
Alors que Super Skrull semble supérieur aux FF, Richard comprend que son pouvoir lui vient d’un faisceau d’énergie provenant d’un vaisseau Skrull, le bloque provoquant ainsi la défaite du guerrier.
Bel épisode également autour du pharaon Rama Tut, l’un des multiples avatars de Kang le Conquérant, sorte de Fatalis du futur puisque extra terrestre issu de l’an 3000 et capable de voyager à travers le temps à la recherche de conquête.
A l’origine retournés dans le passé pour trouver une herbe permettant de rendre la vue à Alica Masters, les FF échoue mais rencontrent pour l’occasion l’un des ennemis les plus redoutables du monde Marvel, Kang et son arsenal d’armes technologiques venues du futur.
On atteint ensuite un paroxysme de dangerosité avec l’Homme Molécule, chétif humain doté des facultés de manipuler la matière inorganique.
Incapable de vaincre seuls un adversaire aussi puissant, les FF utilisent une ruse afin que le Gardien, conscient de la menace qu’il représente pour l’équilibre de l’univers puise le faire disparaître.
Curieux épisode avec le Maître de la Haine, un sosie d’Adolf Hitler (ou lui même ?) habillé à la mode du Klux Klux Klan qui crée la haine chez les populations à l’aide d’un pistolet inventé par les nazi.
Il s’agit pour moi d’un bel et surprenant épisode ou un message de tolérance certes un peu simplet à l’égard des races différentes ou des étrangers est proféré.
Le dernier épisode donne la part belle à Namor, qui lance toute son armée à l’assaut de la surface.
Mais Richard détecte le point faible de l’invasion et crée une machine asséchant les réserves d’eau des les hommes poissons.
Isolé, Namor lutte avec son panache habituel mais échoue une nouvel fois non sans voir tenté une nouvelle fois d’enlever Jane Storm pour en faire sa reine.
En conclusion, « Fantastic Four, l’intégrale 1963 » continue dans la voie tracée lors des années précédentes.
Fatalis et le Prince des Mers sont les personnages les plus exploités, le lecteur frôlant même l’indigestion de fruits de mer avec le dernier nommé, quasi omniprésent et plébiscité à la fois par le public et par ses créateurs en raison de sa noblesse et de la légitimité de son aversion pour la race humaine persécutrice de son peuple.
On pourra également trouver une belle montée en puissance autour de personnages charismatiques et puissants comme Hulk, Kang, le Super Skrull ou l’Homme Molécule.
Même si les dessins de Kirby sont toujours aussi poussifs, Lee et Kirby parviennent à apporter du sang neuf et du renouvellement autour de leur idée d’origine, le tandem parvenant même à distiller quelques messages politiques dans les aventures des FF, messages assez révélateurs de la psychose anti soviétique ou de la peur de résurgence de menace nazi de l’époque.
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