Revelation (Armored Saint)
En 2000 alors qu’on pensait que le groupe Armored Saint appartenait bel et bien à un passé déjà poussiereux et révolu, les Californiens opèrent un retour inespéré après prêt de dix longues années d’hibernation et sortent leur 5ième album studio intitulé « Revelation ».
J’ai pour ma part découvert le groupe par hasard avec cet album époustouflant qui m’avait à l’époque totalement abasourdi par la qualité de ses compositions.
On ne sait pas très bien si c’est l’émergence du Girls Band britannique « All saints » qui donna envie à ces vétérans du hard de reprendre les armes en se disant qu’après tout les gros Saints étaient peut être à la mode en ce nouveau millénaire, toujours est il que Joey Vera, Jeff Duncan, Phil Sandoval et John Bush aidés du percussionniste John Saxon décident de réactiver leur infernale machine de guerre médiévale.
La pochette véritable œuvre d’art au mysticisme envoûtant introduit un début de disque absolument fracassant.
Les guitares affûtées comme de longues épées effilées produisent un son aussi clair que puissant, les tempos rapides et nerveux insufflent un groove implacable qui happe dés les premiers instants l’auditeur bousculé et sonné.
Au dessus de ce superbe édifice sonore règne sans partage la voix grave virile et surpuissante de John Bush, qui harangue ses troupes à manière d'un intraitable chef de guerre concentré sur son objectif.
Les premiers titres déboulent en force tels une armée tentant de prendre d’assaut un château fort, « Pay dirt », « The pillar » , « After me the flood » , foncent tête en avant comme d’invincibles béliers destinés à faire sauter les portes ou les murailles les mieux défendues.
A la manière d’armes médiévales, la machinerie est simple, rustique mais formidablement efficace et destructrice.
Déjà l’auditeur sent sa détermination fléchir, ébranlée par la violence de l’impact initial.
« Tension » et « Creepy feelings » martèlent inlassablement les murailles de son esprit jusqu’à ouvrir la fameuse brèche permettant aux Saints en Armure de s’engouffrer.
Ayant accompli le plus dur, les assaillants relâchent un peu la pression avec « Damaged » power ballade chaloupée au charme ravageur qui fait la part belle à un lumineux solo de guitare puis « Den of thieves » au délicieux ton de heavy-rock mélodique, avant de repartir de plus belle pour éteindre les derniers bastions de résistance adverse par le monstrueux « Control issues » perfection d’arme offensive qui ne laisse pas de seconde chance à ses malheureuses victimes.
Après avoir dispersé et découragé les troupes adverses qui se retranchent avec l’ultime énergie du désespoir, le Saint surprend la vigilance adverse par une variation inattendue « No me digas » , power ballade semi acoustique hispanisante magnifiquement chantée en espagnol par un John Bush très en verve.
Avec « Deep rooted anger » lent et massif, les cavaliers de l’apocalypse assoient tranquillement leur écrasante suprématie sur leur ennemi à présent en déroute.
Afin de décourager toute éventuelle future tentative de rébellion, étalage de force avec « What’s your pleasure » arme supersonique à la puissance démesurée avant « Upon my departure » conclusion enfin apaisée dans le royaume pacifié de l’esprit d’un auditeur soumis à de nouveaux souverains au cœur noble, pur, juste et courageux.
En conclusion, cette « Revelation » le fut surtout pour moi tant cet album fut un véritable électrochoc musical dans mon esprit encore neuf et avide de découverte à l’époque.
« Revelation » marque la résurrection la plus improbable et la plus impressionnante d’un Saint que l’on pensait reclus pour l’éternité dans son tombeau.
Il serait terriblement vain et mesquin de chercher la moindre faiblesse et le moindre défaut dans cette puissante cuirasse consolidée au fil des années par l’exercice répété de milliers d’heures de pratique du heavy metal le plus pur qu’il m’ait été donné d’entendre dans ma vie avec celui de Judas Priest.
Comme vous pouvez vous en doutez, en pleine période de « neo metal » et de fusion « rap/rock », ce « Revelation » allant complètement à l’encontre des modes fut un retentissant flop.
Les musiciens d’Armored Saint, pratiquant avec talent ce style de musique depuis plus de 30 sans réellement connaître la gloire ou la richesse n’en ont pour moi que plus de mérite !
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