Spider-man, l'intégrale 1971 (Stan Lee, Roy Thomas, John Romita Sr, Gil Kane)

 



« Spider-man, l’intégrale 1971 » voit de grandes mutations avec le passage de témoin entre Stan Lee et Roy Thomas au scénario et de John Romita à Gil Kane au dessin.

L’intégrale démarre la ou on avait laissé Spider Man, c’est à dire en plein face à face avec le politicien arriviste Sam Bullit qui a enlevé Gwen Stacy pour l’attirer dans un piège.

Pour préserver sa double identité, Spider Man enlève Gwen aux yeux de tous ce qui n’arrange pas sa réputation d’ennemi public numéro un.

Spider Man se trouve alors aux prises avec le X-man Iceberg qui tente de l’arrêter.

Dans le même temps, Jonah Jameson et Robbie Robertson du Daily Globe, montent un dossier contre Bullit révélant ses liens avec l’extrême droite et menacent de le faire plonger en révélant le tout à la presse.

Bullit réagit en mafieux et enlève Robertson pour l’exécuter.

Spider Man et Iceberg réconciliés unissent leurs forces pour libérer Robertson et confondre Bullit qui se fait embarquer par la police.

S’ensuit après un court retour du super vilain le Rôdeur, personnage assez peu convainquant qui demande à Spider Man des explications au sujet de son rôle dans le meurtre du capitaine Stacy.

Criminel de seconde zone, le Scarabée et son arsenal composé d’ailes blindées et de ventouses extensibles, ne pèse pas non plus bien lourd face au Tisseur de Toile.

Entre temps Gwen décide de fuir les Etats-Unis et de partir à Londres se ressourcer auprès de sa famille.

Obsédé par Gwen et par un terrible sentiment de culpabilité, Parker s’arrange pour se faire envoyer en reportage la bas dans l’espoir de renouer le dialogue avec elle mais tombe sur un complot terroriste qui l’oblige à revêtir le costume de Spider Man et à avorter ses plans de reconquête amoureuse.

Le retour aux Etats-Unis voit l’arrivée de Kane au dessin.

Bravant la censure, le duo Lee-Kane accouche d’un épisode mémorable montrant clairement le fléau de la drogue qui touchait massivement les étudiants et les minorités afro-américaines dans les années 70.

Ainsi Harry Osborne le colocataire de Parker est présenté comme un consommateur de drogues dans le but d'oublier ses problèmes personnels et ses complexes d’infériorité.

Mais le vrai tournant de la série est le retour du Bouffon Vert en la personne du pére d’Harry, Norman Osborne qui a progressivement retrouvé la mémoire.

Le Bouffon traque Spider Man avec tout l’acharnement qu’on lui connaît exerçant sur lui une double menace à la fois physique et psychologique car seul détenteur du secret de sa double identité.

Après une lutte acharnée contre un Bouffon plus coriace que jamais, Spider Man parvient à le faire craquer psychologiquement en le confrontant à la vision de son fils malade sur son lit.

Fort de son succès Parker parvient même à chasser les dealers du campus.

Après une étonnante incartade sociale dans le monde carcéral ou il dénonce les conditions de détention des prisonniers et le manque de moyen de l’administration pénitentiaire, Spider Man prend la décision (radicale) d’absorber une potion pour supprimer ses pouvoirs et redevenir un être humain normal.

Mais le breuvage a l’effet inverse et Parker se retrouve doté de six bras.

Convaincu que sa vie est fichue, il vient chercher de l’aide auprès du Docteur Connors dont les connaissances scientifiques sont les seules amènes de l’aider.

L’intrigue se télescope alors curieusement avec le personnage de  Morbius, vampire au rabais inspiré du personnage de Dracula.

Morbius agresse Spider Man et Connors stressé par la lutte se transforme alors en son alter ego le Lézard.

Au cours de la terrible mêlée, le Lézard se trouve mordu par Morbius et le résultat est un inversement de la métamorphose.

Sentant la un potentiel incroyable Spidey et Connors unissent leurs connaissances scientifiques pour créer un sérum à partir du sang de Morbius pour guérir de leurs métamorphoses respectives.

Prenant un énorme risque Spider-man s’injecte le sérum et perd ses bras supplémentaires après une intrigue particulièrement tarabustée.

La dernière histoire avec Roy Thomas au scénario, propulse Spider Man dans le cadre exotique et inhabituel de la Terre Sauvage de Ka-Zar située en Antarctique pour arrêter une créature monstrueuse nommé Gog qui dirigée par Kraven le chasseur terrorise les bases scientifiques.

En conclusion, si « Spider-man, l’intégrale 1971 » n’est sans doute pas un must absolu, force est de constater que les scénario tiennent bien la route, avec un Peter Parker plus mal dans sa peau que jamais  après le meurtre de Stacy et terriblement tiraillé par sa double vie incompatible avec la vie  normale d’un jeune homme de 20 ans.

La teneur sociale plus marquée (drogue, prison, minorités) bien qu’étonnante donne un coté plus relevé et bien ancré dans son époque aux aventures du Monte-en-l’Air New Yorkais.

Coté graphisme, Gil Kane n’a rien à envier à John Romita, son style plaisant étant comparable à celui de son historique prédécesseur.

D’un point de vue plus critique, si le Bouffon Vert demeure l’ennemi le plus excitant de Spider- man, on notera la présence de personnages peu inspirés comme l’horrible Morbius, le minable Rôdeur et la présence de seconds couteaux fadasses comme le Scarabée ou Iceberg.

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