Hitcher (Robert Harmon)
Nouveau clin d’œil au cinéma des années 80, avec « Hitcher » de Robert Harmon sorti en 1986.
Je dois tout d’abord signaler ma tendresse toute particulière pour ce film puisque je l’avais utilisé pour un exposé que je devais réaliser pour mon cours d’anglais en Fac.
Je pense donc être redevable à Robert Harmon puisque grâce à son auto stoppeur psychopathe, mon groupe avait obtenu les faveurs de la professeur d’anglais et une note honorable de 15/20 qui avait suffit à lui assurer l’obtention du module !
C’est donc non sans quelque nostalgie que j’ai revisionné ce goddam fucking old movie récemment.
La trame narrative de « Hitcher » est basique et constitue l’archétype même du road movie à la « Duel » avec une course poursuite dans de grands espaces américains ou l'automobiliste peut parcourir plusieurs centaines de kilomètres sans rencontrer ame qui vive.
Jim Halsey (C Thomas Howell) est un jeune homme qui fait route depuis Chicago à travers les grands espace californiens pour convoyer une voiture à son propriétaire résidant à San Diego.
Cheveux longs permanentés, baskets, jean et petit blouson de cuir, il incarne à merveille le teen ager américain type des années 80 qu’on retrouve comme victime préférentielle dans les films d’horreurs de l’époque.
Une nuit d’orage, Jim prend dans sa voiture un mystérieux et inquiétant auto-stoppeur (Rutger Hauer) qui dit s’appeler John Ryder et qui le menace rapidement de mort.
Jim s’en tire par miracle mais va passer toute la durée du film à fuir ce personnage terrifiant qui le poursuit et le martyrise sans raison apparente.
Avec « Hitcher » le spectateur est donc plongé dans l’ambiance d’un thriller viscéral ou il ressent des émotions fortes plus qu’il ne réfléchit.
Quand Ryder s’arrange pour faire accuser Jim de ses meurtres et le faire pourchasser par la police, le film bascule adroitement dans un climat de paranoïa aiguë ou un innocent se retrouve injustement pris dans une inexorable machinerie qui le broie progressivement malgré tous ses efforts pour s’en dépêtrer.
Entre deux scènes gores ou Ryder disparaît ou apparaît tel un fantôme omnipotent se jouant de sa victime ou de policiers manipulés, Jim parvient à trouver une alliée en la personne d’une jeune et séduisante serveuse blondinette nommée Nash (Jennifer Jason Leigh) .
Aidée de Nash, Jim tente de survivre contre une sorte d’être immatériel, énigmatique qui a toujours une longueur d'avance sur lui.
Après plus d’une heure trente passée pied au plancher, le dénouement prend une tournure inattendue avec un face à face étrange entre la victime et son bourreau.
En conclusion, « Hitcher » n’est pas un chef d’œuvre du cinéma mais un thriller efficace qui fit forte impression en son temps à tel point qu’il fut suivi d’une suite en 2003 et d’un remake sans âme en 2007.
Le principal attrait de ce film réside dans son ambiance et dans le personnage du très charismatique Rutger Hauer, qui joue le rôle d’un tueur en série évoluant tel un spectre, une créature mythique hantant les routes américaines en quête de nouvelles victimes.
Outre son rythme intense, sa violence et quelques scènes confinant à l’absurde (comme l’abattage d’un hélicoptère de la police d’un seul coup de pistolet tiré d’une voiture lancée à pleine vitesse !), « Hitcher » recèle un climat particulièrement malsain et laisse suggérer une relation trouble, une attirance quasi homosexuelle entre le bourreau et sa victime.
Usant de la suggestion, Harmon laisse apparaître en pointillés les motivations des actes du tueur et de son acharnement sur le pauvre Jim.
Bien que moins abouti que « Duel » , « Hitcher » peut néanmoins être considéré comme un classique du cinéma fantastique et horrifique des années 80 !
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