Garde à vue (Claude Miller)

 

Sorti en 1981 et multi récompensé aux Césars, « Garde à vue » de Claude Miller raconte un huis clos étouffant entre deux des plus grands acteurs français, Lino Ventura l’inspecteur Antoine Gallien et Michel Serrault alias Jérôme Martinaud, riche notaire soupçonné du viol et du meurtre de deux petites filles.

Dans un commissariat glauque sur lequel tombe des trombes d’eau, Gallien cherche à faire craquer Martinaud, dont les réponses évasives et la morgue l’agacent.

Le face-à-face a lieu en présence d’une second inspecteur Belmont (Guy Marchand) qui tape le rapport et soutien son supérieur.

Martinaud doit justifier de son emploi du temps les soirs des crimes, l’un alors que sa voiture a été retrouvée la nuit près d’une plage ou a été retrouvé le premier corps, l’autre alors que lui-même a découvert le second corps dans un terrain communal excentré.

Au fil de la nuit, la vie privée de Martinaud se dévoile, notamment ses problèmes de couple avec Chantal (Romy Schneider).

Profitant d’une courte absence de Gallien allé informer le commissaire divisionnaire (Jean-Claude Penchenat), Belmond rudoie Martinaud pour le faire craquer.

Frappé et blessé au visage, celui-ci tente de fuir mais est bloqué par les collègues de Belmond, assez génés de voir l’état dans lequel il est.

Au retour de Gallien, Martinaud est soigné et calmé, Belmond remplacé par Adami (Maguelon) plus calme et posé.

Chantal fait alors son apparition pour un entretien privé avec Gallien.

Elle lui révèle les penchants pédophiles de son mari sans pouvoir formellement l’accuser des crimes.

Au final, exténué physiquement et psychiquement, Martinaud avoue les crimes.

Alors que Chantal monte dans sa voiture, le corps d’une troisième victime est retrouvé dans une voiture accidenté dont le propriétaire s’avère le véritable auteur des meurtres.

Gallien déchire les aveux de Martinaud qui repart au petit matin pour trouver sa femme suicidée dans la voiture.

En conclusion, « Garde à vue » est un film certes daté, mais fort et sombre, tenant grâce à la présence de acteurs, Ventura massif et inébranlable, Serrault formidable en homme blessé et torturé.

La présence plus discrète d’une Romy Schneider vieillissante est tout aussi glaçante, quand on connait la fin de l’actrice quelques mois seulement après la sortie du film.

Un film ténébreux et intense donc qui mérite d’être vu au moins une fois dans sa vie.