NWA : straight outta Compton (Felix Gary Gray)

 



Sorti en 2015, « NWA : straight outta Compton » est un film de Felix Gary Gray consacré au mythique groupe de rap NWA (Niggers With Attitude) précurseur du mouvement gangsta rap au début des années 90.

Dans les années 80, des copains du quartier de Compton, banlieue noire déshéritée de Los Angeles,  décident sous l’impulsion de André (Corey Hawkins) DJ à la vision révolutionnaire de monter un groupe de rap hardcore glorifiant la vie de gangster tout en dénonçant les exactions de la police.

Sur les beats de Dr Dre, véritable sorcier du son vient se greffer le flow de Ice-Cube (O’Shea Jackson) surdoué lui-aussi à sa manière.

Easy-E (Jason Mitchell) petit dealer local se lie d’amitié avec Dre et rejoint également le groupe en mettant de côté ses activités illégales.

2 autres membres, DJ Yella (Neil Brown) et MC Ren (Aldis Hodge) complètent la formation.

Autoproclamé NWA, le groupe tourne dans les clubs locaux et choque par la violence de ses textes.

Il ne tarde pas à se faire remarquer par Jerry Heller (Paul Giamatti) un agent du music business qui les signe sur son label Ruthless pour produire leur premier album intitulé « Straight outta Compton ».

Le succès est rapidement au rendez-vous et les rappers provocateurs enchainent les tournées, les fêtes alcoolisées ou se pressent des groupies aux formes généreuses.

Le titre « Fuck tha police » irrite les forces de police qui cherchent à faire censurer le morceau mais génère aussi une forte publicité autour de NWA.

Au sein du groupe, Ice-Cube l’un des créateurs, s’interroge sur ses gains et s’irrite des réponses évasives de Heller qui mène grand train avec Easy-E qu’il tient d’une certaine manière sous son influence.

Ice-Cube prend donc la décision de partir pour entamer une carrière solo qui connait un succès fulgurant.

NWA se fissure et implose donc, Doctor Dre prenant à son tour son indépendance en se rangeant aux cotés de Suge Knight (R Marcus Taylor) pour fonder le label Death row.

Knight est un gangster au comportement violent et aux fréquentations douteuses qui choque Dre, présent lui justement pour sortir de cette spirale par le biais de la musique.

La décision de relâcher les policiers agresseurs de Rodney King déclenche des émeutes urbaines à LA et inspire Dre pour son premier album solo « The chronicle » qui est un immense succès.

Alors que des artistes talentueux comme Snopp Dogg (Keith Stanfield), Warren G (Sheldon A Smith) ou Tupac (Marcc Rose) se rapprochent du gourou du son, la situation s’envenime avec Easy-E et les rappers s’insultent par morceaux interposés.

Dre prend son indépendance vis-à-vis de Knight et fonde son propre label, Aftermath.

Mais finalement, Easy-E comprend lui-aussi par l'intermédiaire de sa compagne Tomica Woods (Carra Patterson) que Heller le floue financièrement et se retire brutalement de l’encombrant manager.

Il se réconcilie avec Ice-Cube et alors que des rumeurs de reformation des NWA débutent, s’écroule dans un studio d’enregistrement.

Le diagnostic est sans appel : Easy-E a attrapé le Sida en raison de son addiction au sexe.

Nous sommes en 1995 et le diagnostic est sans appel : Easy-E va mourir comme Freddy Mercury après que ses amis lui aient rendu d’ultimes visites.

En conclusion, « NWA : straight outta Compton » est un très bon film, sobre, précis et juste consacré à l’un des groupes les plus influents de la musique contemporaine, NWA qui a donné naissance au mouvement rap le plus influent aujourd’hui, le « gangsta rap ».

Qu’on aime ou n’aime pas cette musique violente, superficielle, faisant l’apologie des gangs, de l’argent facile, du matérialisme, de la vulgarité et des femmes objets, NWA aura marqué son époque et continue de le faire par le biais de ses anciens membres devenus les poids lourds de l’industrie musicale, Doctor Dre en tête.

Mais inutile d’être un fan de rap pour apprécier « NWA : straight outta Compton » qui fait mouche par la qualité de son scénario et de son interprétation.

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