Un classement contesté (Matias Gueilburt)

 

Vivement intéressé par le tennis des « anciens », j'ai regardé avec intérêt « Un classement contesté » film de Matias Gueilburt sorti sur Netflix en 2020.

« Un classement contesté » raconte un combat peu connu du monde extérieur aux passionnés de tennis ou comment Eduaro Puppo journaliste argentin spécialisé pour rétablir ce qu'il considère comme une injustice historique : le fait que Guillermo Vilas, ne fut pas numéro 1 mondial entre 1973 et 1977 ses meilleures années sportives.

Dans les années 70, l'ATP utilisait certes déjà des ordinateurs pour établir ses classements mais les données utilisées étaient selon Puppo incomplètes.

Ami de Vilas, Puppo parvient à avoir accès à ses nombreux carnets et enregistrements audio, même si l'essentiel de son travail est un harassant travail de collecte auprès des archives des organismes internationaux.

Une fois les données rassemblées, le journaliste comprend rapidement qu'il n'arrivera pas malgré l'aide de sa femme, à les traiter sans un spécialiste.

,un mathématicien roumain accepte de l'aider et refait tous les calculs, en se concentrant sur l'année phare de Vilas, 1977 ou il avait été classé second à moins d'un point de Jimmy Connors.

Lorsqu'il informe Vilas du résultat en lui expliquant qu'il a été numéro 1 quelques semaines en alternance avec Connors, le champion âgé de 70 ans fond en larmes.

Mais l'ATP refuse donner suite à toutes les demandes de Puppo pourtant appuyé de Vilas, ce qui force les deux amis à utiliser les voies juridiques sans plus de succès.

Malgré l'échec du résultat final, « Un classement contesté » est un documentaire d'une grande originalité combinant le travail d'un passionné prêt à combattre une institution mondiale peu réputée pour sa souplesse, et magnifiques images d'archives de la carrière de Vilas durant les années 70.

Ces photos, vidéos et enregistrements montrent un champion doté de capacités physiques phénoménales, s'entrainant 8 heures par jour et suivant un régime strict élaboré par son entraineur le roumain Ion Tiriac mais ayant d'autres centres d’intérêts en phase avec son époque : la philosophie bouddhique et la musique rock.

Difficile donc de ne pas être submergé par l'émotion d'un champion devenu âgé se battant engagé dans un combat pour rétablir un lambeau d'une vérité qu'on pensait oubliée.