Aprés le banquet (Yukio Mishima)

 



Yukio Mishima toujours avec « Après le banquet » qu’il publia en 1960.

Il s’agit encore une fois d’une relation homme-femme assez étrange et hors normes.

Après la seconde guerre mondiale, Kazu est une femme de cinquante ans, célibataire, qui est propriétaire de  l’Ermitage, l’un des restaurants les plus en vue du Tokyo.

Kazu est encore une belle femme et elle gère son établissement d’une main de maîtresse.

Lors d’un réception d’anciens hommes politiques, elle tombe sous le charme de Noguchi, un ancien ambassadeur de soixante ans aux manières surannées.

Malgré son aspect âgé, Noguchi est encore actif et envisage de se présenter aux élections préfectorales du Japon pour le parti réformateur.

Kazu qui a la réputation d’avoir durant sa jeunesse plutôt profité voir usé les hommes de sa vie, ne supporte plus la solitude et aimerait mourir mariée, de préférence à cet homme à la réputation établie.

Elle va épouser Noguchi, se lancer à corps perdu pour dans le soutien de sa carrière politique allant même jusqu’à hypothéquer son restaurant pour financer sa campagne.

Pourtant les obstacles vont rapidement se dresser contre le couple.

Tout d’abord le parti conservateur, très riche et très puissant puisque déjà au pouvoir va déployer toutes les méthodes malhonnêtes en vigueur dans le domaine de la politique pour discréditer Kazu et contrer son mari.

Puis les différences très marquées vont apparaître entre les deux tempéraments diamétralement opposés des époux.

Alors que Kazu est une femme entière, énergique vibrante d’énergie, d’action et d’initiatives personnelles parfois très maladroites, Noguchi va se montrer plus passif, intellectuel, trop idéaliste et honnête pour parvenir à s’imposer dans le redoutable jeu de la politique.

Finalement vaincu politiquement par plus retors que lui, le couple va se déchirer et imploser, l’intransigeant Noguchi aux hautes valeurs morales ne supportant plu les initiatives de sa femme pour racheter son restaurant.

Sommée de choisir entre son restaurant et son mari, Kazu va finalement choisir de revenir à son ancienne vie, de divorcer et d’abandonner ses rêves de respectabilité et de postérité.

En conclusion, « Après le banquet » est pour l’instant le livre de Mishima que j’ai le moins aimé.

Bien entendu le style limpide et éclaboussant de classe de l’écrivain est toujours présent mais l’histoire entre ces deux « seniors » sur le déclin m’a paru moins forte, moins intensément dramatique et retorse que dans ses œuvres les plus marquantes.

A travers les personnage de Kazu et de Noguchi, Mishima oppose deux visions de l’existence l’une centrée sur le corps, la force vitale, l’énergie d’entreprendre, la prise d’initiative se traduisant par des actions  physiques, l’autre plus statique fondée sur l’esprit, la morale, l’idéalisme et la tradition.

Un moment attirée par le prestige de la deuxième force, Kazu comprend que son intérêt est de suivre la première voie qui est celle de sa nature profonde.

Le corps ou l’esprit ? Mishima semble avoir souvent opté pour une exaltation du premier nommé.

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