Tygra, la glace et le feu (Ralph Bakshi)

 



Petit plaisir coupable avec « Tygra, la glace et le feu » film d’animation de Ralph Bakshi.

Je me souviens très distinctement avoir réussi à convaincre ma Mère de m’emmener voir ce film déjà confidentiel dans un cinéma de la rue Convention lors de sa sortie en … 1983.

Dessiné par la légende Frank Frazetta, « Tygra, la glace et le feu » est un pur produit d’Heroic fantasy, genre très en vogue à l’époque en raison du succès cinématographique du Conan le barbare de John Milius

L’histoire, somme toute assez basique voit dans un monde imaginaire vaguement préhistorique évoquant la Terre sauvage de Marvel, le souverain Nekron (Hervé Bellon), utiliser ses pouvoirs magiques pour étendre un empire de glace sur l’ensemble d’un vaste territoire composés de tribus.

Conseillé par sa mère Juliana (Nadine Alari), Nekron commande l’avancée d’immenses glaciers engloutissant tout sur leur passage, tandis que ses soldats sous-humains ressemblant à des néandertaliens, pillent et tuent les tribus refusant de se plier à sa domination.

Au cours d’une bataille ou son peuple est décimé, Larn (Jean-François Vlerick), un guerrier blond, athlétique et habile, parvient à échapper aux féroces sous-humains en s’enfonçant dans une épaisse foret tropicale avec une bonne dose de ruse, adresse et courage.

Seul survivant de son clan, il ignore que Jarol (Marc de Georgi), souverain du royaume du Sud et principal opposant à Nekron a payé le prix de son absence de soumission à Nekron en voyant sa fille, la sexy et athlétique Tygra (Céline Montsarrat) enlevée par surprise par les sous-humains.

Mais Tygra révèle une force de caractère hors normes qui lui permet d’échapper à ses ravisseurs en mêlant charme, audace et un brin de chance pour éviter les monstrueux reptiles et insectes vivant dans ce monde.

Restée seule (et dénudée !) dans l’épaisse foret, elle fait la connaissance de Larn errant lui aussi seul.

Un rapprochement arrive bien vite même si une monstrueuse pieuvre sous marine manque de tuer Larn et sépare le couple.

Tandis que Larn est soigné par un mystérieux guerrier solitaire répondant au nom de Darkwolf (Pierre Hatet), en raison d’une pelisse de loup recouvrant son visage, Tygra est reprise par les soushumains qui l’enchainent à l’un d’entre eux.

Comprenant que Darkwolf est l’ennemi juré de Nekron, Larn s’allie à lui profitant de sa gigantesque force physique, de son habileté à la hache et à l’arc.

Le duo s’attaque courageusement à la troupe de sous-humains pour libérer Tygra en comprenant tardivement que la belle s’est encore une fois libérée toute seule avant de tomber dans les griffes d’une sorcière appelée Roliel (Evelyne Séléna) qui comprenant l’intérêt stratégique de la princesse, tente de négocier avec les hommes de Nekron.

La manœuvre échoue complètement et Roliel et son fils un monstrueux géant sont massacrés, tandis que Tygra est cette fois belle et bien emmenée au royaume de Nekron.

Tout semble donc converger vers Nekron qui se sentant à présent en position de force repousse dédaigneusement les charmes de Tygra que sa mère voulait comme belle fille, avant de se raviser devant l’arrivée de Taro (Richard Darbois) fils de Jarol envoyé comme négociateur avec une escorte de trois hommes.

La discussion tourne court, Taro et ses hommes dégainant leurs glaives mais sont contraints par les pouvoirs magiques de Nekron à s’entretuer.

Larn et Darkwolf appuyé par les troupes de Jarol qui leur prêtent leurs fameux dragons volant (ptérodactyles) attaquent alors Nekron.

Si Larn n’a malgré son courage pas plus de succès que Taro face à la puissance maléfique de Nekron, le terrible Darkwolf parvient à surpasser la magie du souverain et le tue de ses mains.

Lorsque Jarol sent le pouvoir de Nekron vaciller, il libère la lave de son royaume volcanique pour détruire les glaciers maudits et rétablir un semblant de paix.

Tout se conclut donc par un happy end, la formation du couple Larn-Tygra sous l’œil bienveillant de Darkwolf.

En conclusion, trente ans après, « Tygra la glace et le feu » continue de me fasciner alors que j’ai depuis belle lurette atteint l’âge adulte.

L’histoire est certes basique avec une opposition Bien/Mal ou Feu/Glace mais l’animation superbe avec des personnages se déplaçant avec une fluidité déconcertante.

Bakshi déploie une action quasiment non stop avec ce fort parfum d’aventures et de dépaysement inhérent à l’Heroic fantasy dans une version ici plus musclée et athlétique comme il en est d’usage dans les années 80 forcément bodybuildées.

Attention tout de même, hommes singes difformes, trolls, sorcière, loups et reptiles géants ne conviennent pas à tout type de public et peuvent effrayer le plus jeune public.

Outre l’action menée tambour battant, on s’attache aux personnages, avec le coté ange noir/fils maudit de Nekron, le courage rugueux de Larn et la virilité mystérieuse de Darkwolf.

Aspect non négligeable au charme du dessin animé, le style graphique volontairement sexy de Frazetta qui fait de Tygra une beauté callipyge aux formes dénudées s’exprimant de manière particulièrement érotique durant tout le film.

Véritable régal sur le fond et la forme, « Tygra la glace et le feu » connut donc un honteux échec commercial, qui n’enlève en rien à la fascination que je lui porte.

Il est donc probable que ce film conserve donc à jamais une place dans mon cœur d’enfant…

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