Journal d'un vieux dégueulasse (Charles Bukowski)

 



« Journal d’un vieux dégueulasse », derrière ce titre provocateur se cache le recueil de chroniques que Charles Bukowski écrivit à la fin des années 60 dans « Open City », magazine underground de Los Angeles.

Le succès de ces chroniques particulièrement trash fut tel qu'il contribua à le faire connaître et à lui permettre pour la première fois de vivre de son talent d’écrivain.

Bénéficiant de toute liberté, Bukowski s’en donne à cœur joie avec toute la rage et l’outrance qui le caractérisent.

On retrouve donc les sujets de prédilection du « vieux dégueulasse » , les femmes, le sexe, la boisson, la bagarre,  les paris sur la boxe ou les courses hippiques et toute la marginalité d’un homme qui avait choisi de ne pas vivre selon les règles édictées par la société.

Il est également question en filigrane de son enfance, des écrivains de la beat génération qu’il rejette violemment sauf peut être Kerouac, de petits boulots minables exercés pour ne pas mourir mais aussi de politique, de révolution et des grandes villes qui détruisent les êtres humains.

Bukoswki cible large et allume tout ce qui bouge au bazooka.

Difficile de pleinement adhérer à un bombardement aussi massif.

Mais il reste le talent de l’écrivain, un goût prononcé pour l’absurde et une sensibilité à fleur de peau qu’on parvient cependant à percevoir épisodiquement comme lors de brefs passages concernant sa petite fille ou une jeune prostituée noire de la Nouvelle Orléans que l’écrivain adorait.

La chronique ou Bukowski décrit de sa propre mort dans la solitude est magnifique, celles ou il règle ses comptes avec Henry Miller appelé « L » ou ses ex femmes franchement hilarantes, celle ou il raconte la métamorphose d’un homme lambda en tueur en série à cause d’une brusque coloration de l’épiderme, aussi violente qu’absurde.

Le monde de Bukowski est celui des perdants de l’Amérique, des bas fonds, des plans foireux , des piaules minables, des clochards, des petites frappes, des prostituées alcooliques que fréquente ce  rebelle à fleur de peau, atteint par le mal de vivre depuis son plus jeune age et ne tenant que par ses obsessions pour le sexe, l’alcool et le jeu.

En résumé, « Journal d’un vieux dégueulasse » est dans le plus pur style Bukowskien, contenant une majorité de parties outrancières réelles ou inventées  pour quelques unes plus touchantes.


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