Typhon (Joseph Conrad)

 




« Typhon » de Joseph Conrad est l’archétype même du court roman d’aventure maritime.

Ce livre raconte l’histoire  au  début du XXiéme siècle du « Nan Shan » bateau à vapeur commandé par un équipage anglais sous pavillon du Siam qui doit ramener en Chine un important groupe de travailleurs chinois.

A bord de ce bateau, le capitaine Whirr, vieil homme taiseux, peu expansif a l’autorité de l’age et de l’expérience sur son équipage mais pas a priori un caractère assez marqué pour générer un fort engouement de la part de ses hommes.

Whirr écrit de fréquentes et insipides lettres à sa femme restée en Angleterre, qui n’a du reste pas franchement envie qu’il revienne trop vite vivre avec elle.

Le second du navire répondant au nom de Jukes est un jeune homme célibataire au tempérament impétueux.

Ensuite vient le chef-machine ainsi que d’autres personnages subalternes.

Le thème principal du livre est la lutte pour la survie de ce bateau face à un typhon aux proportions gigantesques qui le cueille en pleine mer de Chine.

Conrad dépeint donc avec talent et emphase les efforts de l’homme devant une force naturelle colossale contre laquelle il est bien démuni.

Lors de cette lutte, le caractère des hommes se révèle et Whirr tout renfermé qu’il est au naturel, s’avère un homme de principe, profondément humain et sur lequel on peut compter dans l’adversité.

Finalement dans ce cas de force majeure, les hommes s’unissent pour leur survie.

Mais cette survie passe avant tout par les machines, cette précieuse chaudière à vapeur qu’il faut maintenir en pression pour continuer à se mouvoir dans l’élément liquide.

L’homme doit donc faire corps avec sa machine.

Ce qui m’a choqué dans ce livre était les conditions dont étaient traitées les ouvriers chinois, enfermés dans la cale du navire, ils se retrouvent inondés d’eau et se battent entre eux pour récupérer leur argent péniblement gagné lors de travaux harassants.

Le mépris affiché des anglais pour ce type de comportement m’a paru gonflé de l’orgueil du colon.

Bref les Chinois sont à peine mieux considérés que des animaux par cet équipage, d’ailleurs un passage fait allusion au fait que les Chinois n’ont pas d’âme.

    Malgré ses qualités "Typhon" n'appartient à la catégorie des chef d’œuvres.

    Bien entendu Conrad excelle dans la description maritime, des éléments déchaînés, de l’union   technique forcée entre homme et machine mais je pense qu’il est pratiquement impossible de décrire fidèlement un phénomène aussi puissant qu’un typhon.

  Les forces en présence dépassent par trop l’entendement humain.

  Alors certes on peut imaginer, fantasmer mais je ne suis pas parvenu à pleinement éprouver cette    sensation de danger, d’autant plus que étonnamment malgré la violence supposée de la tempête, aucun homme n’est perdu ou tué lors du récit, ce qui atténue fortement l’effet ressenti.

D’autre part la psychologie des personnages m’a paru relativement superficielle.

Un Conrad qui bien que non déplaisant ne me laissera pas un souvenir inoubliable.

Dans un genre similaire, « Une descente dans le maelström » d’Edgar Poe m’a plus séduit, sans doute pour sa dimension plus fantastique et horrifique.

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