Jusqu'à l'impensable (Michael Connelly)

 



Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu de polar, américain de surcroit, dont Michael Connelly est l'un des maitres.

Sorti en 2017, « Jusqu'à l'impensable » est l'une de ses innombrables productions mettant en scène son inspecteur californien préféré Harry Bosch.

Ici, Bosch qui vient de prendre sa retraite du LAPD il y a à peine une année, est rappelé par son demi-frère l'avocat Mickael Haller pour l'aider à disculper un de ses clients inculpé dans une affaire de viol et meurtre.

D'abord réticent à sortir de sa retraite pour « passer de l'autre coté » du système judiciaire, Bosch finit par se laisser convaincre en voyant les photos de la victime, Alexandra Parks, une femme politique de Los Angeles, massacrée chez elle.

Tout accable en apparence le suspect, Foster, un Noir ancien membre d'un gang tout l'ADN a été retrouvé sur la scène du crime par l'intermédiaire de sperme.

Bosch s'accroche donc dans une enquête difficile sans se douter que deux policiers Ellis et Long épient chacun de ses mouvements ainsi que Haller.

En faisant jouer ses contacts au sein de la police, Bosch parvient à obtenir des informations sensibles et découvre que Foster n'était pas chez lui le soir du crime mais avec un prostitué nommé James Allen, retrouvé assassiné peu de temps après.

L'arrestation abusive d'Haller ainsi que l'accident de moto de Cisco l'ancien détective privé travaillant sur l'affaire constituent autant de coïncidences qui éveillent la suspicion de l'ancien policier.

Bosch s'accroche à une belle montre de Parks manquant sur la scène de crime qu'il parvient à visiter en se faisant passer pour un acheteur potentiel.

Il se rend dans un magasin de réparation à Las Vegas pour découvrir que Parks était furieuse en pensant avoir acheté une montre volée, alors qu'elle avait été en réalité vendue discrètement par le docteur Schubert,un chirurgien esthétique de LA pour éponger une dette de jeu.

Les morts continuent de s'accumuler et Bosch comprend que sa voiture est tracée par GPS.

Il finit par suspecter Ellis et Long, deux policiers des mœurs, exerçant des extorsions sur des clients d'actrices porno mises sous leur coupe.

Un entretien serré avec Schubert confirme que le chirurgien avait été pris dans leurs filets.

Bosch joue l'intox et obtient des aveux de Schubert mais une fusillade éclate avec les deux flic ripoux venus éliminer des témoins gênants.

Schubert est tué, Long grièvement blessé, Ellis prend la fuite et attend Bosch chez lui pour le tuer.

L'ancien flic du LAPD ne doit sa survie qu'à la vigilance du capitaine Mendenhall qui le tue avant qu'il ne le tue.

Avec les preuves accumulées par Bosch et le talent d'avocat de Haller, l'accusation contre Foster finit par sauter et il est disculpé après qu'il ait été prouvé que les deux policiers ripoux avaient prélevé un préservatif plein de son sperme chez Allen pour l'inculper du meurtre de Parks, qui allait révéler potentiellement leur combine d'extorsion de fond.

L'avenir s'annonce enfin un peu plus ensoleillé avec une vieille Harley à restaurer et la perspective de balades avec Mendenhall.

En conclusion, « Jusqu'à l'impensable » est une enquête assez ennuyeuse pendant près de 400 pages avant de proposer (enfin!) un dénouement plus palpitant.

Ancien journaliste judiciaire, Connelly use et abuse de sa parfaite connaissance du système judiciaire américain en usant d'une profusion de détails sur le déroulé des procès...

La psychologie des personnages est minimaliste, rien ou presque ne transparaissant de la vie personnelle de Bosch, jeune retraité élevant seul sa fille qui reste étrangement hors de l'intrigue.

Pourtant tous les ingrédients de base ou presque étaient présents : un meurtre sanglant d'une personnalité politique locale, le cadre ensoleillé et vénéneux de Los Angeles et un ex flic devant lutter contre les apparences et d'ex collègues pas forcément amènes.

Au final, un polar bien ficelé mais manquant de rythme.

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