Introduction à la psychocriminologie (Catherine Blatier)


 

Sorti en 2010 puis réactualisé en 2019, « Introduction à la psychocriminologie » est un ouvrage de l'universitaire Catherine Blatier.

Comme dans tout travail de recherche qui se respecte, Blatier commence par annoncer son plan et poser des définitions.

On échappe pas ainsi à un rappel assez rébarbatif du Code pénal détaillant les diverses infractions et peines assorties agrémentées de statistiques pénales, pour découvrir que la science appelée criminologie, brassant par nature de nombreuses discipline a finalement intégré logiquement des psychologues ou des psychiatres pour tenter de résoudre des affaires complexes.

Si les « psy » sont régulièrement mis en avant par les émissions de télévision montrant des « profilers » à l’œuvre tentant de déterminer la personnalité de tueurs pour mieux les confondre, dans la réalité, les taches de prévention et de suivi des criminels ainsi que des victimes représentent la majorité des activités effectuées.

Études statistiques à l'appui, toutes les causes menant au crime sont ainsi passées en revue avec une imbrication marquées de causes biologiques et socio-économiques.

Le génétique semble ainsi jouer un rôle non négligeable dans certains profils, notamment ceux les psychopathes atteints de maladies mentales, la consommation de drogue et/ou d'alcool jouant un rôle désinhibiteur.

Souvent avancée comme « excuse » pour expliquer la délinquance, la pauvreté n'est pas un facteur direct, le faible niveau d'instruction étant plus prégnant pour représenter un individu asocial, exclu tôt du système scolaire et peinant à trouver ou conserver un emploi.

L'environnement semble un facteur déterminant, dès l'enfance avec l'influence des parents. La présence de parents délinquants, instables et/ou de mauvais traitements ayant de fortes chances de conditionner un futur destin criminel, mais le fait de vivre dans une zone géographique criminogène ou on est en contact « naturel » avec des délinquants a également une importance majeure.

Une mise en relief intéressante fait apparaître que l'accès aux armes n'explique pas un taux d'homicides plus élevé, les USA étant un pays plus criminogène que toute l'Europe réunie, même sans prendre en compte les homicides par armes à feu.

Le mécanisme du passage à l'acte est analysé sous l'angle bénéfices/efforts/risques. Les premiers pouvant être l'argent, le sexe, le pouvoir, les second la détermination nécessaire pour attendre son but en mettant en balance les risques encourus par la réponse pénale.

Dans la dernière partie, les mécanismes psychologiques accompagnant tous les types de délinquance sont passées en revue, de la recherche d'ivresse des chauffards, d'appartenance sociale des hooligans, de relations internes complexes pour les crimes familiaux aboutissant à un sentiment d'impasse/urgence ne pouvant se résoudre que par le meurtre, en montant ensuite en complexité avec le crime « en col blanc », le crime organisé, le terrorisme, la cybercriminalité et les tueurs en série.

En conclusion, malgré une première partie sans doute nécessaire mais aride,« Introduction à la psychocriminologie » est un ouvrage concis et structuré permettant au profane d'acquérir des notions de base dans le vaste domaine de la psychocriminologie.

Nul besoin donc de se plonger donc dans l'imposante bibliographie et les tableaux remplis de chiffres pour comprendre les principaux facteurs aboutissant à la création de criminels en puissance et les mécanismes aboutissant au passage à l'acte.

Seul reproche, un glossaire aurait été je le pense nécessaire pour expliquer certains termes évoquant un jargon de spécialiste.

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