Requiem pour un bancal (Valérie Bokobza)

 

Sorti en 2020 chez le Lys bleu, « Requiem pour un bancal » est un recueil de poésies écrites par Valérie Bokobza dont c'est le premier ouvrage.

Dès la première citation de Maupassant à propos de la supériorité de l'écrit sur la parole, on peut sentir les premières vibrations positives... et la suite ne nous déçoit pas !

Actualité prenante oblige, le Covid se taille la première place avec ses lourds impacts sur la société française.

Mais au lieu de verser dans un pathos pesant, le style élégant, subtil et juste, vient apporter un peu d'apaisement ainsi qu'une grande lueur d'espoir.

Ce sera le fil conducteur des autres poèmes qui abordent de manière générale la différence et l'exclusion, qu'elle soit liée au physique (rondeur), au sexe (les femmes), à une couleur de peau (noire), à une ethnie (tzigane), à une religion (juive) à une orientation sexuelle (homosexualité) ou à une classe sociale (les SDF).

A aucun moment, l'auteure ne se fait donneuse de leçons ou grande prêtresse de la moralité, ses mots glissent et touchent leur cible en exprimant simplement un droit à la différence.

Cette différence n'est pas perçue comme une tare, mais plutot comme une potentielle richesse.

Mes textes favoris « Wonder woman » que toutes les femmes et bien des hommes devraient lire pour mieux comprendre ce qu'endurent leurs compagnes au quotidien dans nos sociétés occidentales, « La nature humaine » d'une justesse et d'une profondeur parfaites et enfin « Paris » pour sa pureté stylistique.

« Requiem pour un bancal » comporte aussi des parties plus intimes destinées à des proches : amant, amie, père ou fille, qui n'en contiennent pas moins de grandeur.

En conclusion, en ces temps troublés, je ne saurai trop vous conseiller de découvrir « Requiem pour un bancal ».

Format court, textes ciselés, épurés se mettent au service d'une grande machinerie à ondes positives qui décrypte avec justesse et talent, la société française contemporaine.

Alors lâchez-prise, ouvrez-votre esprit et surtout ouvrez-vous à ceux qui ne sont pas vos « semblables », vous en tirerez une richesse estimable.

Merci donc Madame Bokobza pour cette merveilleuse leçon d'intelligence et d'Humanité !