La vallée des rubis (Joseph Kessel)

 



« La vallée des rubis  » de Joseph Kessel est encore une fois un roman d’aventures prenant cette fois ci place en Asie, ou plus précisément en Birmanie après la seconde guerre mondiale.

L’histoire est celle d’un journaliste parisien accompagnant un marchand de rubis français (Julien) et son contact local, Julius pour une expédition à la ville de Mogok, située dans une région quasi mythique pour ses rubis et très reculée du nord de la Birmanie.

Le but de cette expédition paraît assez flou, puisqu’il s’agit de retrouver le trésor perdu d’un ancien riche marchand birman , ex chef de bande, ayant accumulé par divers moyens (légaux et illégaux) une fortune en pierres précieuses présumée colossale.

Sur cette idée de départ assez mince, nos deux aventuriers prennent le départ pour ce pays lointain et mystérieux.

En réalité « La vallée des rubis » n’est pas à proprement parler un roman, et ressemble plutôt à un reportage s’attachant à décrire simplement les impressions émerveillées de l’auteur plutôt qu’à raconter une histoire très dense.

Le résultat est qu’on passe son temps à attendre quelque chose, par exemple une apparition de ces redoutables bandes organisées sévissant dans la jungle dont Kessel nous parle tant, mais il ne se passe pas grand chose et on s’ennuie plutôt à la lecture du livre.

Bien sur, le rappel sur l’histoire de la Birmanie avec les occupations Britanniques puis Japonaises, les descriptions des villages, des conditions d’extractions des pierres précieuses, de toute la chaîne complexe de confection et de commerce de ses pierres sont intéressantes mais il faut bien avouer que la trace du mystérieux marchand dont le narrateur est à la recherche se fait plutôt discrète dans le récit.

Il y a aussi les rencontres, la multitudes d’ethnies présentes dans la jungle pour assouvir l’avidité naturelle et universelle de l’homme.

Dans ce récit j’ai particulièrement apprécié l’allusion au trafic d’opium, le personnage du Tibétain écartelé entre sa foi bouddhique et son addiction à la drogue, et étrangement j’ai été plus impressionné par la puissance des passages relatifs aux villes traversées en Inde, notamment les extraordinaires fêtes religieuses à Bombay et Calcutta.

Finalement on a l’impression qu’il manque quelque chose à ce livre, une rencontre étonnante venant bouleverser la vie du héros, une histoire d’amour impossible, un drame terrible vous meurtrissant le cœur et l’âme comme dans la plupart des livres de Joseph Kessel.

« La vallée des rubis » me paraît donc incomplet et manquant de saveur par rapport aux meilleurs livres de  Kessel.

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