Le baptême des ténèbres (Ghislain Gilberti)

 



Le monde du polar pur et dur avec « Le baptême des ténèbres »  de Ghislain Gilberti.

Sorti en 2014, ce second roman met en scène la commissaire de l'OCRVP Cécile Sanchez, spécialisée dans les crimes spéciaux, qui est cette fois mise à rude épreuve avec les découvertes récurrentes de corps de femmes suppliciées dans les bois de la région parisienne.

Ce tueur surnommé le Ramoneur, inflige des pénétrations vaginales avec une lame effilée, énuclée ses victimes avant de passer au registre Moyenâgeux en les empalant pour les conduire à une agonie de plusieurs heures.

Cécile doit mettre à contribution toutes ses compétences, ainsi que les ressources de la PTS pour arriver à un début de piste, une camionnette blanche repérée sur un parking et un signalement d'une personne affublée d'un handicap physique en épluchant le listing téléphonique d'une des victimes.

Le maillage policier qu'elle établi porte indirectement ses fruits, car si le Ramoneur élimine sans difficulté deux agents de la paix, ceux-ci ont le temps de relever la plaque d'immatriculation de son véhicule.

Identifié, Ézéchiel Bartolomé demeure introuvable.

Les aveux d'un autre tueur en série emprisonné, puis la piste de sa sœur à Bagneux permet cependant de comprendre que le Ramoneur utilise l'inextricable réseaux de galeries souterraines militaires ou carrières pour se cacher et se déplacer.

Pire, le Ramoneur semble avoir bâti un véritable « Royaume inversé » sous-terrain.

Le capitaine Olivier Arpino de la CSI, est un guide précieux pour évoluer dans cet environnement hostile dans lequel gravitent marginaux, camés et gangs.

Ses contacts auprès de Krimoh, chef du plus puissant gang du sud-ouest parisien, lui permettent de donner la chasse, mais l'expédition tourne au massacre, tant le Ramoneur semble doté de capacités physiques et tactiques quasi surhumaines.

Lorsque la police décide de piéger sa tanière de Bagneux, le dispositif, insuffisamment renforcé aboutit au même carnage avec des policiers égorgés ou tués à mains nues.

Furieuse de ne pas avoir été écoutée par sa hiérarchie, Cecile exige et obtient un appui du RAID et la mise à disposition de moyens opérationnelles exceptionnels permettant à un coordinateur de la cellule de Nanterre de cartographier en temps réel 3D l'inextricable réseau sous-terrain dans lequel le tueur se cache.

Pourtant, même avec le RAID, l'entreprise tourne au cauchemar : femmes esclaves transformées en goules voraces, chiens d'attaques dressés à tuer et surtout pièges mortels (pieux, flammes) déciment les troupes à la poursuite du Ramoneur.

Le tueur surarmé et dopé par un mélange explosif d'amphétamines et de cocaïne, s'avère quasi invincible au corps-à-corps et capable de se dissimuler aux capteurs thermiques les plus sensibles en se peignant en noir.

Après avoir subi de lourdes pertes, Cécile tient en joue le Ramoneur qui s’apprête à déclencher de puissants explosifs pour faire effondrer les galeries et n'a d'autre choix que de le tuer.

Le cauchemar prend donc fin et Cécile apprend qu'Olivier qu'elle trouve à son goût a finalement échappé à la mort...

En conclusion, «  Le baptême des ténèbres » est un condensé d'horreur pure combinant presque toutes les déviances possibles à base de sadisme.

Il faut donc avoir le cœur plus que bien accroché pour suivre cette descente aux enfers...

Infatigable, intelligent et habile comme un Rambo psycho, capable d'écraser des membres du RAID comme des mouches, le tueur ressemble plus à une création fantasmée qu'à une personne réelle.

Le fait par exemple qu'il ne connaisse jamais de faiblesse ou de « descente » de ses puissants cocktails de drogues apparaît surréaliste.

Malgré donc quelques invraisemblance et une pénible surenchère d'horreur, «  Le baptême des ténèbres », porté par une solide construction et une langue affutée comme une lame, atteint avec une grande efficacité son objectif et ne manquera pas de distraire les amateurs du genre.

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