Leave home (Ramones)

 Leave home


Placé en avant dernière position d’un quatuor magique de la fin des années 70, « Leave home » des Ramones et sa pochette ultra minimaliste franchement médiocre ne paye pourtant pas de mine et pourrait apparaître pour cela comme le petit dernier de la période dorée du groupe s’achevant au début des années 80.

Enregistré en 1977 dans la foulée du génial « Rocket to Russia » et peu avant le prémonitoire « Road to ruin » , « Leave home » décolle timidement avec l’ultra basique « Glad to see you » dont l’énergie salvatrice compense un coté répétitif assez lassant.

Après ce petit amuse gueule, on enchaîne avec le supersonique (d'une durée d'à peine plus d’une minute!) « Gimme gimme shock treatment » véritable leçon de punk administrée par les maîtres incontestés du genre.

On comprend alors la prodigieuse efficacité du groupe, simplicité et énergie irrésistibles, puissance pénétrante des riffs de Johnny Ramone, sens de la mélodie et pour couronner le tout la voix magique presque soul de Joey Ramone.

De mélodie soignée et élégante, il en est également question sur « I remember you » truffé de charme et de sensibilité.

Mais les Ramones excellent également quand ils renouent avec leurs racines des années 60 et pondent des hymnes rétro fantastiques comme « Oh Oh I love her so », parfaite déclaration d’amour à adresser à sa dulcinée lorsque on se sent complètement con et amoureux.

En comparaison, « Carbona not glue » n’est peut être pas aussi enlevée, le coté catchy de « Suzy is a headbanger » paraît certes un peu trop facile et « Pinehead » très punk pioche un peu trop laborieusement mais tout ceci passe tellement vite qu’on est déjà embarqué par le frais et sympathique car quasi adolescent « I wanna be a good boy ».

Après ce relatif coup de moins bien, les Ramones remontent la pente à une vitesse vertigineuse, alignant le tubesque ultra mélodique « Swallow my pride » , la splendide ballade gavée d’émotion à fleur de peau « What’s your game » et l’une de leures meilleurs chansons le très festif « California sun » sentant bon les vacances, le soleil, la plage, le surf et la vie facile qu’ils n’avaient pas à l’époque mais à laquelle il est toujours agréable de rêver.

De l’ambiance beach boys de Californie, on passe à celle plus rugueuse des petites frappes new yorkaises avec « Commando » véritable imparable tube punk qui sera honoré par la suite par Metallica.

Speed et énergiques, « You’re gonna kill that girl » et « You should never have openend that door » brillent par un bon feeling rock’n’roll tandis que « Babysitter » termine sans trop d’éclat ce disque pourtant de très bonne qualité.

En conclusion, assez étrangement et conformément à sa pochette plus effacée, « Leave home » est sans doute l’album le moins réussi des quatre premiers disques pourtant cultes des Ramones.

Mais en valeur absolue, « Leave home » est un très bon disque de punk rock comportant quelques uns des plus grands hymnes du genre écrits par les enfants prodiges de la cité de la grande pomme.

Malgré quelques légers coups de moins bien situés dans la partie centrale de l’œuvre, on se régalera donc globalement à l’écoute de cette troisième production des faux frères les plus célèbres de l’histoire de la musique ou brille tout le génie minimaliste et la touchante fragilité de ce quatuor définitivement hors des normes et des époques.

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