Technical ectasy (Black Sabbath)

 



Je poursuis mon décryptage de l’œuvre de Black Sabbath avec l’analyse des chaînons manquants entre la période d’inspiration artistique totale s’achevant en 1975 et celle d’une mutation plus influencée par le heavy metal classique démarrant en 1980.

Première pierre apportée à l’édifice, « Technical ectasy » qui avec sa pochette pseudo futuriste du pauvre franchement laide voit le jour en 1977.

Sensé marqué les esprits, le titre d’ouverture  « Back street kids » se montre peu bien  peu inspiré avec son riff sans tranchant et ses horribles claviers.

On enchaîne ensuite avec « You won’t change me » , titre fleuve de plus de six minutes à mi chemin entre le rock plombé et la pop transcendée par la magnifique présence vocale d’Ozzy Osbourne.

Utilisés à bon escient, les claviers passent cette fois ci beaucoup mieux.

La pop n’est cette fois pas effleurée mais complètement assumée avec le très mièvre « It’s alright » chanté par le batteur Bill Ward.

Fort heureusement Ozzy reprend le micro en main sur « Gypsy » morceau lent et doux teinté d’influences plus progressives.

Se refusant à faire décoller sa musique, Black Sabbath se fourvoie dans le mollasson « All moving part » qui ne bouge en réalité grand chose et provoque une forte dose d’ennui sur plus de cinq interminables minutes puis ne convainc personne avec son « Rock’n’roll doctor » au son retro plus que poussif.

Seules embellies au tableau, la ballade « She’s gone » chantée par un Ozzy fragile et émouvant comme lui seul peut l’être et le final « Dirty woman » plus digne par sa complexité, sa subtilité mélodique et son mal être suintant de figurer dans le répertoire du grand Sabbath.

En conclusion, « Technical Ectasy » n’a en en réalité rien d’une extase et n’impressionne pas par la qualité technique de ses compositions.

Miné de l’intérieur par les drogues et les incessantes querelles d’ego entre Ozzy Osbourne et Tony Iommi, le vaisseau Sabbath perd ses magnifiques voiles noires capable de le propulser sans effort apparent sur les sept mers du globe pour faire tristement naufrage sur une petite île perdue dont tout le monde se fout.

Privé d’inspiration, de la folie créatrice des ses débuts, le groupe phare des année 70 s’endort dans une léthargie aussi fatale pour lui que pour l’auditeur.

« Technical Ectasy » ou derrière ce titre bien présomptueux se cache le plus mauvais album de la carrière de Black Sabbath avec Ozzy Osbourne au micro.

« Technical Ectasy »  ou plus dure est la chute même si on pouvait s’en douter cet état de grâce permanent ne pouvait raisonnablement durer…

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