Never say die ! (Black Sabbath)

 



Deuxième et dernière pierre manquante à la période de transition entre les florissantes années 70 de Black Sabbath et celles plus difficiles des années 80, « Never say die ! » , son titre amusant, sa pochette bien réussie évoquant deux pilotes d’avion ressemblant à des extra terrestres.

Alors que en 1978, cet album succédant à un an à peine d’intervalle au catastrophique « Technical ecstasy » aurait pu laisser à penser à retrouver un groupe en plein effritement, exsangue et vidé de toute créativité artistique, « Never say die ! » surprend par son départ en fanfare, son rythme dynamique presque virevoltant, sa facilité apparente déconcertante et ses refrains joyeux qui viennent apposer la marque de fabrique des plus grand tubes jamais écrits par la bande à Iommi.

Après ce hit direct, frais et limpide comme un torrent de montagne déboule le plus alambiqué et effacé « A hard road », qui tient surtout par sa solide charpente de riffs métalliques made in Birmingham.

Black Sabbath poursuit dans la longueur avec « Junior’s eyes » , pièce maîtresse superbement agencée ou les vocalises magiques d’Ozzy Osbourne s’insèrent à merveille dans une ambiance musicale subtile, élégante et fluide.

A mes yeux, « Junior’s eyes » relève donc du (h)art rock de grande classe.

Contrairement à ce que laisserait supposer son titre,  « Shock wave » n’est pas un morceau puissant mais fait la part belle à de grandes mélodies s’étalant en longueur.

On peut trouver cela un peu trop répétitif et longuet mais ce serait oublier un peu vite le chant impeccable d’Ozzy et les gigantesques qualités mélodiques de l’ensemble.

Plus terne en revanche, « Johnny Blade » ronronne et tourne gentiment en boucle inoffensive, tandis qu’on retrouve la subtilité musicale du grand Sabbath sur un « Air dance » magnifique de beauté aérienne.

Élégance et facilité toujours avec « Breakout » qui glisse majestueusement sur plus de cinq minutes d’apesanteur pure.

Le disque se termine sur un final assez quelconque avec le court instrumental « Swing the chain » et son saxophone décalé qui vient lancer « Over to you » peu marquant avec son harmonica et le chant juste moyen du batteur Bill Ward.

En conclusion, contrairement à toute attente « Never say die !  » est tout sauf le fiasco attendu et si il demeure à quelques encablures raisonnables des plus grands chefs d’œuvre de Black Sabbath, constitue un album tout à fait homogène, plaisant et intéressant.

On trouve donc ici avec surprise un groupe au son moins lourd, moins sombre et  moins menaçant mais  toujours capable de charmer nos oreilles par quelques savantes trouvailles dont lui seul a le secret.

Calme et mélodique après un premier titre faramineux, « Never say die !  » s’apprécie donc dans la durée, en se relaxant tranquillement chez soi.

Dernier album avec Ozzy « Madman » Osbourne au micro, « Never say die !  » marque la fin d’une des ères les plus excitantes de l’histoire du heavy metal car après cela, Black Sabbath ne sera plus jamais vraiment le même.

Une sortie digne à la mesure de l’aura de ce groupe majeur de la musique.

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