Silent alarm (Bloc Party)
Durant l’été 2005, un jeune groupe de rock anglais alors inconnu crée la surprise et casse la baraque sur un seul single survitaminé « Banquet ».
Le renouveau de la scène rock tardant quelque peu à mon goût, je me jette sur cette nouveauté inespérée et achète le premier album dont est issu le tube en question.
Je découvre alors « Silent alarm » et le groupe Bloc Party composé du chanteur/guitariste d’origine nigériane Kele Okereke, du guitariste Russell Lissack, du bassiste Gordon Moakes et du batteur d’origine asiatique Matt Tong.
Bloc Party, ce nom sonnant comme une invitation à une fête d’étudiants et la pochette d’une sobriété et d’une blancheur immaculées viennent renforcer cette sensation de jeunesse.
Passés ces inévitables a priori « Silent alarm » débute avec « Like eating glass » morceau à la construction intéressante, s’entamant de manière progressive et calme avant d’aboutir à un rythme montant crescendo.
D’emblée la voix aérienne de Okereke proche de celle d’un Robert Smith frappe par son magnétisme.
Les refrains portés par une fluidité musicale hors norme font mouche.
Poursuivant sur sa lancée, « Helicopter » marque le style du groupe, rock tout en restant léger, vif, frais et finalement très accessible au grand public.
On brise la linéarité avec « Positive tension », morceau chaotique au phrasé syncopé entrecoupé de quelques brèves fulgurances puis arrive le plus grand tube de Bloc Party « Banquet », avec son rythme entraînant, ses parties vocales impeccables et ses accélérations judicieuses.
Pour se remettre de ses émotions, le groupe propose « Blue light » courte et inoffensive ballade puis « She’s hearing voices » pénible par sa répétitivité.
Nos quatre jeunes gens se ressaisissent avec les plus inspirés « This modern love » et « The pionners » qui fonctionnent bien en jouant sur le registre de la grâce et de l’émotion.
Le rythmé et incisif « Price of gasoline » avec sa batterie assommoir, ses claps de soutien et ses étranges bruitages électroniques s’avère une fort belle trouvaille.
Pas grand chose à dire en revanche sur le trop éthérée et lisse « So here we are » que vient télescoper l’énergique mais sans relief « Luno ».
L’album se termine alors sur les mollassons « Plans » et « Compliments ».
En conclusion, malgré quelques indéniables qualités « Silent alarm » n’est pas la bombe tant attendue et fait plutôt office de gentil pétard mouillé suffisant pour égayer une soirée entre amis sans qu’on prête attention au quart des morceaux écoutés.
Certaines des chansons sont de bonne facture et méritent assurément l’attention mais elles demeurent trop éparses au sein d’un disque long et souvent sans relief.
L’intérêt principal du disque demeure la révélation du chanteur Kele Okereke dont le timbre de voix original lui assurera à n’en pas douter une carrière des plus attractives mais au regard des attentes provoquées « Silent alarm » est pour moi globalement une déception.
Reste qu’au milieu de la médiocrité des groupe de rock de l’époque, il rencontra un joli succès commercial suffisant pour lancer la carrière des british.
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