Les bronzés (Patrice Leconte)

 




Voici une grande page du cinéma comique français contemporain avec « Les bronzés » film de Patrice Leconte réalisé en 1978.

Toutes les générations  ou presque au sein de l’hexagone ont déjà vu ce film multi rediffusé et considéré aujourd’hui comme culte dans l’inconscient collectif français.

Issu de la pièce de théâtre « Amour, coquillage et crustacés » rodée sur les planches par la troupe du théâtre du Splendid, l’adaptation de Patrice Leconte tient toutes ses promesses et brosse avec férocité une parodie acerbe des vacances au Club Méditerranée dans les années 70.

« Les bronzés » raconte donc les aventures d’un groupe de vacanciers français en séjour dans un club « all inclusive » situé en Cote d’Ivoire.

Il y a le couple de français moyens Bernard (Gérard Jugnot)  et Nathalie Morin (Josiane Balasko mince !) , vivant mal leur pseudo union libre et se disputant en permanence pour des histoires de jalousies, les célibataires en chasse, Jérôme le médecin dragueur et arrogant (Christian Clavier) , Gigi (Marie Anne Chazel) jeune femme ingénue et sexy, la vieille fille au physique disgracieux Christiane (Dominique Lavanant) et enfin l’irrécupérable Jean-Claude Dusse (Michel Blanc), looser hors catégorie et concentré de misère humaine à lui tout seul.

Tous ces joyeux drilles sont dirigés par les Gentil Organisateurs du Club, le dragueur pathologique Popeye (Thierry Lhermitte jeune et étonnamment athlétique) , l’animateur lourdingue Bourseault (Michel Creton) et enfin Bobo (Luis Rego) artiste raté.

Le film est une succession quasi ininterrompu de situations comiques ou pathétiques autour des thèmes de la drague qui était le fond de commerce principal du Club.

Dans un univers codifié à l’extrême ou le loisir est dirigé de façon quasi militaire, ou les activités sont bien souvent stupides voir humiliantes, les personnages se débattent autours de leurs déboires amoureux et sont renvoyés dos à dos dans leurs désillusions.

En conclusion, « Les bronzés » brille par la qualité des dialogues et par l’excellence des acteurs qui feront quasiment tous des carrières majeures par la suite.

Leconte et la troupe du Splendid caricaturent les mœurs des français moyens de l’époque, dans toute leur médiocrité, leur méchanceté en les montrant en de rares instants plus touchants.

L’humour est donc cynique et corrosif voir méchant pour certains mais les situations recèlent trop de vérité pour ne pas toucher juste.

Qui en effet n’a pas connu sur son lieu de vacances des beaux gosses dragueurs à la Popeye et des cas sociaux à la Jean-Claude Dusse ?

On peut aussi voir dans cette satire sociale une brillante analyse des mœurs sexuellement très libérées d’une époque post hippie ou le sida n’existait pas encore.


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