L'incroyable Hulk (Louis Leterrier)

 



Cinq ans après le premier « Hulk » à demi raté d’Ang Lee, c’est en 2008 à un français Louis Letterier spécialisé dans les films d’actions à gros impact, qu’on confie la suite des aventures du géant vert dans « L’incroyable Hulk ».

L’histoire peut être vue comme une suite logique au premier opus, le trop imposant Eric Bana cédant le rôle de Bruce Banner au plus chétif Edward Norton.

On retrouve Banner en cavale dans la favela de Rocinha prêt de Rio de Janeiro.

L’ex physicien maudit travaille dans une usine de fabrication de jus de fruit ou il essaie tant bien que mal de passer inaperçu malgré quelques petits accrochages avec les durs à cuir du coin.

Il travaille avec un professeur d’arts martiaux (le fameux Jiu jistu brésilien des frères Gracie) pour apprendre à contrôler sa colère et communique toujours à distance avec un mystérieux Bleu, scientifique qui teste à partir d’échantillons de son sang un moyen de le guérir de sa malédiction.

Mais l’affreux général Ross (William Hurt en sosie de Jonah Jameson de Spider Man ?) n’a toujours pas renoncé à le retrouver pour exploiter son formidable potentiel et créer une armée d’invincibles super soldats.

Ross localise Banner et lâche sur lui des commandos hyper entraînés commandés par Emil Blonsky (le minuscule Tim Roth).

Traqué dans la favela, Banner se réfugie dans son usine et se transforme en Hulk pour écraser les commandos.

Vexé dans son orgueil de soldat, Blonsky se porte volontaire pour qu’on expérimente sur lui un nouveau traitement destiné à améliorer ses capacités physiques.

Entre temps, Banner prend le risque de revenir aux Etats-Unis et essaie de revoir Betty Ross (Liv Tyler) qui étudie à Harvard.

Meme si elle semble avoir refait sa vie avec un autre jeune homme le docteur Samson (Ty Burell), Betty n’a pas oublié Bruce…

Ross coince les amoureux sur le campus et lance de gros moyens pour capturer Banner.

Pourtant auto mitrailleuses, hélicoptère et même puissants générateurs de champs de forces ne peuvent maîtriser la puissance de Hulk qui blesse grièvement un Blonsky aux capacités physiques pourtant rendues surhumaines.

Banner décide de rencontrer directement Blue qui s’avère être Samuel Stern (Tim Blake Nelson) un brillant scientifique iconoclaste assez fou pour tenter de guérir définitivement Banner en lui injectant directement son sérum dans le corps.

Mais l’infatigable Ross revient à la charge, réussit cette fois à capturer Banner mais ne peut contrôler un Blonsky rendu fou par ses traitements.

Blonsky menace Stern et se fait irradier à son tour par les rayons gamma pour pouvoir être aussi puissant que Hulk.

Mais la métamorphose fait de lui une monstre hideux et il devient l’Abomination.

Incontrôlable, l’Abomination dévaste la ville sans qu’aucune force militaire ne semble en mesure de le stopper.

Banner demande alors à Ross de le libérer afin qu’il se transforme en Hulk pour arrêter l’Abomination.

Le combat entre les deux colosses verts est un chef d’œuvre de puissance brute.

Encore plus impressionnant que Hulk, l’Abomination semble d’abord prendre le dessus avant que Hulk désireux de sauver Betty prisonnière de la  carcasse d’un hélicoptère en flammes ne se surpasse et terrasse son rival sur le toit d’un immeuble.

Le film se termine sur un Hulk plus indomptable que jamais s’échappant à nouveau pour laisser un Banner isolé et misérable poursuivre sa vie de fugitif tandis que Tony Stark (Robert Downey Jr) prend contact avec Ross pour lui proposer ses services en un des plus excitant teasing jamais réalisé dans un film de super héros.

En conclusion, sans temps morts et mieux construit que le premier volet, « L’incroyable Hulk » , déroule une implacable mécanique de film d’action qui ne permet pas de s’ennuyer une seule seconde.

Savamment utilisés, les formidables effets spéciaux boostent des scènes d’action à couper le souffle.

On retrouve le Hulk bestial, rageur, surhumain, invincible, dézinguant avec une facilité déconcertante les armes des militaires et trouvant même pour l’occasion un adversaire à sa hauteur en la personne de son rival historique l’Abomination.

Si l’Homme Absorbant peut à juste titre revendiquer la seconde place, il ne peut en revanche contester la première au double déshumanisé de Hulk dont le principal défaut bien connu des fans de Marvel est que sa force toute exceptionnelle qu’elle soit ne croit pas indéfiniment avec sa rage ce qui fait que sur la distance il s’incline toujours face à son rival.

Edward Norton s’avère être le bon choix pour le rôle du torturé Banner, éternel vagabond condamné à vivre à l’écart des hommes pour les protéger de la terrible bombe à retardement qu’il possède en lui.

Hulk m’a toujours inspiré un mélange de tristesse pour le personnage de maudit de Banner et d’exaltation jubilatoire par le powertrip que constitue ce colosse de jade à la force illimitée hurlant sa rage à la face du monde dit « civilisé ».

Un excellent cru donc qui rattrape largement la semi déception du premier opus.

Et comme dirait le personnage du comics « Hulk smashes !!!! » et c'est pour cela qu'on l'aime.

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