City (Joël Houssin)

Paru en tir groupé avec « Game over » , « City » de Joël Houssin voit le jour également en 1983.
Comme son quasi jumeau, ce court roman s’inscrit dans la lignée des pures œuvres d’anticipations écrites par Houssin dans les années 80.
« City » décrit une nouvelle fois une ancienne mégalopole qui dévorée par l’insécurité serait dans un futur particulièrement sombre tombée en décrépitude.
Les humains normaux de la ville vivent dans des résidences surprotégées, les plus riches d’entre eux s’offrant même le luxe de vivre sur leurs lieux de travail, des buildings gardés en permanence par les Vigilants, milices privées à la solde des multinationales comme la toute puissante Marvel, principale créatrice de jeux vidéos.
Responsables de ces mesures d’exceptions, les bandes de monstres, affreux mutants semant la mort dans certains quartiers passés le couvre feu.
Il y a les Staks tueurs faméliques, les Rampants créatures visqueuses s’agglutinant sur les véhicules pour les stopper, les Spéciaux érotiques, féminins et pervers, les fragiles Vampires, les Iguanes inarrêtables si bien dressés et les redoutables Serpents quasiment les plus puissants dans cette hiérarchie de l’horreur.
Au sommet de cette pyramide trône un mystérieux motard masqué appelé la Mort.
Devenu quasiment une légende urbaine crainte par tous, la Mort projette ses hologrammes un peu partout dans la ville et dirige sur une escouade de rats gélatineux.
Le personnage principal du roman est Patrick Stanton qui appartient à la brigade des Nettoyeurs, service de sécurité nocturne chargé d’éliminer les monstres.
Stanton possède une combinaison, un casque, des gants, une arme laser et une voiture blindée pour effectuer ses missions.
Il est réputé comme l’un des meilleurs dans sa partie avec Corkos son rival qu’il exècre.
Un jour le président du pays, un ancien boxeur nommé Dum Dum Forest décrète qu’il va venir s’installer à Eno, le quartier le plus dangereux de la ville car infesté de monstres.
A l’approche des élections, le président veut montrer que la ville est sure et rassurer l’opinion publique quand à l’efficacité de sa politique car en cas de contestation le système électoral en vigueur le pousserait à combattre sur un ring de boxe l’un de ses nombreux challengers pour le titre.
Cristal, son chef de la sécurité charge Runtroepe le gouverneur de City de la sécurité des déplacement du président lors de son séjour.
Runtroepe est un ancien champion de sumo, obèse,  pédophile mais compétent et respecté.
Pragmatique, il recrute alors Stanton et Corkos pour les charger de la mission de pacifier City avant la venue du Président.
Mais le duo d’ennemis va découvrir qu’il est manipulé par les adversaires politiques de Forest qui ont pour but de l’assassiner  afin d’instaurer un nouveau gouvernement présidé par Braunsberg son principal challenger.
Resté seul contre des forces qui le dépassent, Stanton va devoir faire face et demeurer le dernier rempart contre la corruption politique.
En conclusion dans « City » , Houssin nous plonge dans ses habituelles obsessions apocalyptico-futuristes mais réussit à créer une intrigue complexe dans un univers violent, étrange à l’horreur foisonnante.
Ainsi dans ce monde chaotique, sombre et détraqué, les aficionados de « Blue » ou même de « Argentine » ne seront pas dépaysés et auront sans doute un vif plaisir à s’imprégner de cette histoire originale et plutôt bien construite.
Même si il n’atteint pas le niveau des meilleurs productions de Houssin, « City » constitue néanmoins une lecture agréable et excitante.

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