Only god forgives (Nicolas Winding Refn)
Comme vous le savez, ces chroniques traduisent une véritable vénération pour Nicolas Winding Refn, aussi est-ce avec une grande jubilation qu’il va être question de « Only god forgives » sorti en 2013.
Après le succès phénoménal de « Drive » et la reconnaissance du grand public, Refn choisit de changer de contexte et place son intrigue dans l’ambiance fiévreuse de la Thaïlande.
L’américain Julian Hopkins (Ryan Gosling) dirige une salle de boxe thaïlandaise à Bangkok.
Un soir d’après match, son frère Billy (Tom Burke) s’évade dans une folle nuit à travers les bas fonds de la ville.
L’air égaré et mauvais, Billy erre de strip clubs en strip clubs, devenant de plus en plus en violent.
Il finit par monter avec une jeune prostituée de 16 ans, qu’il tue atrocement.
Arrivé sur les lieux, le lieutenant de police Chang (Vitahya Pansringarm) propose un étrange marché au père de la jeune fille : le laisser seul avec Billy, hagard et maculé de sang.
Ce qui devait arriver arrive et le père massacre Billy à coup de batte de base-ball.
Contre toute attente, le policier fait la morale au père et décide de le punir non seulement d’avoir tué, mais également de mettre ses filles sur le trottoir.
Aidé de deux de ses hommes, il tranche le bras du père à l’aide d’un sabre asiatique.
Lorsque Julian apprend la nouvelle, il est tétanisé et désemparé.
Sa mère Crystal (Kristin Scott Thomas) débarque alors des Etats-Unis et prend les choses en main avec la ferme intention de venger la mort de Billy.
On comprend alors que la famille Hopkins est un clan mafieux, vivant du trafic de drogue et qui a largement les moyens de se payer des hommes de main dangereux pour faire le sale boulot.
Bien que secoué par sa mère autoritaire, Julian ne parvient pas à tuer le père mutilé et Crystal doit alors activer son homme de main Byron (Byron Gibson) pour engager un jeune tueur thaï qui élimine le père.
Mais Crystal qui apprend qu’un policier est impliqué dans le meurtre de son fils préféré, décide d’étendre le contrat à Chang.
Les tueurs de Byron, armé de mitraillettes déboulent alors dans un café ou Chang à ses habitudes mais échouent à le tuer.
Pire l’un d’entre eux est pris en chasse par le vieux policier qui le rattrape, et après plusieurs heures de torture, remonte la trace des commanditaires.
Impitoyable, Chang tue au sabre selon un rituel bien établi les voyous chargés de l’exécuter et laisse planer un doute horrible sur un jeune garçon poliomyélite qui a le malheur d‘être le fils d’un des tueurs …
Pourtant Chang peut également se montrer plus humain, comme lors de courts passages ou il prend soin de sa jeune fille qu’il élève seul dans sa maison prêt d’un lac ou lors de surréalistes séances de karaoké d’une sensiblerie confinant au ridicule.
Mais avec ses ennemis, il devient un redoutable chasseur que rien ne semble pouvoir vaincre.
Pris dans un club de prostitution haut de gamme, le coriace Byron est atrocement torturé puis assassiné pour révéler le nom de son patron.
Dans le même temps, le timide Julian montre tout l’ascendant que possède sa mère sur lui, lorsque celle-ci éconduit Mae (Rhatah Phongam) superbe prostituée que Julian tenait à présenter à sa mère.
Cette femme forte et vénéneuse qui se sait menacée à présent de mort, obtient finalement l’aide de son fils.
Julian ne perd pas de temps et défie Chang en combat singulier.
Dominé par la maitrise des arts martiaux de Chang, il est cruellement battu et défiguré sous les yeux de sa mère et de Mae.
Tout n’est plus alors qu’une question de temps et Crystal privée de protection finit par être tuée au sabre dans sa luxueuse chambre d’hôtel.
Avant de mourir, elle révèle à Chang que Julian a tué son propre père de ses mains et est en réalité le plus dangereux de ses fils.
Pourtant, Julian, envoyé en mission pour attendre Chang dans sa maison, hésite à nouveau devant la fragilité de sa petite fille et s’offre finalement en victime au policier pour qu’il tranche ses mains coupables …
En conclusion, « Only god forgives » est un film complètement atypique beaucoup plus sombre et violent que « Drive ».
De « Drive », Refn conserve le mutisme parfois agaçant de son acteur fétiche et l’extrême lenteur de la réalisation qui pourra en déstabiliser plus d’un.
Loin de ses origines européennes, le réalisateur surprend en emmenant le spectateur dans un univers thaïlandais parfaitement dépaysant.
L’atmosphère de Bangkok by night vous enveloppe dans un mélange glauque de chaleur moite et d’esthétisme raffiné.
La violence est toujours présente quelques fois de manière insoutenable, mais nécessaire dans ce monde de gangsters ne sachant résoudre les problèmes que par une spirale sans fin de vengeance.
Le personnage de Chang est fascinant par son coté irréel d’ange exterminateur venant châtier impitoyablement les péchés de la famille Hopkins, et Julian qu’on devine en pleine crise intérieure face à l’horreur de ses actes se trouve finalement heureux de pouvoir les expier.
Depuis « Valhalla rising » , Refn s’est mué en esthète, magnifiant par l’image et la musique son cinéma, à la manière d’un David Lynch.
Inclassable, atypique, cérébral, hardcore tout en restant au dessus du lot de ce type de production, son cinéma reste à des années lumières au dessus de celui de Quentin Tarentino, aussi violent et considéré comme le summum du cool-jubilatoire-sans substance.
Après le succès phénoménal de « Drive » et la reconnaissance du grand public, Refn choisit de changer de contexte et place son intrigue dans l’ambiance fiévreuse de la Thaïlande.
L’américain Julian Hopkins (Ryan Gosling) dirige une salle de boxe thaïlandaise à Bangkok.
Un soir d’après match, son frère Billy (Tom Burke) s’évade dans une folle nuit à travers les bas fonds de la ville.
L’air égaré et mauvais, Billy erre de strip clubs en strip clubs, devenant de plus en plus en violent.
Il finit par monter avec une jeune prostituée de 16 ans, qu’il tue atrocement.
Arrivé sur les lieux, le lieutenant de police Chang (Vitahya Pansringarm) propose un étrange marché au père de la jeune fille : le laisser seul avec Billy, hagard et maculé de sang.
Ce qui devait arriver arrive et le père massacre Billy à coup de batte de base-ball.
Contre toute attente, le policier fait la morale au père et décide de le punir non seulement d’avoir tué, mais également de mettre ses filles sur le trottoir.
Aidé de deux de ses hommes, il tranche le bras du père à l’aide d’un sabre asiatique.
Lorsque Julian apprend la nouvelle, il est tétanisé et désemparé.
Sa mère Crystal (Kristin Scott Thomas) débarque alors des Etats-Unis et prend les choses en main avec la ferme intention de venger la mort de Billy.
On comprend alors que la famille Hopkins est un clan mafieux, vivant du trafic de drogue et qui a largement les moyens de se payer des hommes de main dangereux pour faire le sale boulot.
Bien que secoué par sa mère autoritaire, Julian ne parvient pas à tuer le père mutilé et Crystal doit alors activer son homme de main Byron (Byron Gibson) pour engager un jeune tueur thaï qui élimine le père.
Mais Crystal qui apprend qu’un policier est impliqué dans le meurtre de son fils préféré, décide d’étendre le contrat à Chang.
Les tueurs de Byron, armé de mitraillettes déboulent alors dans un café ou Chang à ses habitudes mais échouent à le tuer.
Pire l’un d’entre eux est pris en chasse par le vieux policier qui le rattrape, et après plusieurs heures de torture, remonte la trace des commanditaires.
Impitoyable, Chang tue au sabre selon un rituel bien établi les voyous chargés de l’exécuter et laisse planer un doute horrible sur un jeune garçon poliomyélite qui a le malheur d‘être le fils d’un des tueurs …
Pourtant Chang peut également se montrer plus humain, comme lors de courts passages ou il prend soin de sa jeune fille qu’il élève seul dans sa maison prêt d’un lac ou lors de surréalistes séances de karaoké d’une sensiblerie confinant au ridicule.
Mais avec ses ennemis, il devient un redoutable chasseur que rien ne semble pouvoir vaincre.
Pris dans un club de prostitution haut de gamme, le coriace Byron est atrocement torturé puis assassiné pour révéler le nom de son patron.
Dans le même temps, le timide Julian montre tout l’ascendant que possède sa mère sur lui, lorsque celle-ci éconduit Mae (Rhatah Phongam) superbe prostituée que Julian tenait à présenter à sa mère.
Cette femme forte et vénéneuse qui se sait menacée à présent de mort, obtient finalement l’aide de son fils.
Julian ne perd pas de temps et défie Chang en combat singulier.
Dominé par la maitrise des arts martiaux de Chang, il est cruellement battu et défiguré sous les yeux de sa mère et de Mae.
Tout n’est plus alors qu’une question de temps et Crystal privée de protection finit par être tuée au sabre dans sa luxueuse chambre d’hôtel.
Avant de mourir, elle révèle à Chang que Julian a tué son propre père de ses mains et est en réalité le plus dangereux de ses fils.
Pourtant, Julian, envoyé en mission pour attendre Chang dans sa maison, hésite à nouveau devant la fragilité de sa petite fille et s’offre finalement en victime au policier pour qu’il tranche ses mains coupables …
En conclusion, « Only god forgives » est un film complètement atypique beaucoup plus sombre et violent que « Drive ».
De « Drive », Refn conserve le mutisme parfois agaçant de son acteur fétiche et l’extrême lenteur de la réalisation qui pourra en déstabiliser plus d’un.
Loin de ses origines européennes, le réalisateur surprend en emmenant le spectateur dans un univers thaïlandais parfaitement dépaysant.
L’atmosphère de Bangkok by night vous enveloppe dans un mélange glauque de chaleur moite et d’esthétisme raffiné.
La violence est toujours présente quelques fois de manière insoutenable, mais nécessaire dans ce monde de gangsters ne sachant résoudre les problèmes que par une spirale sans fin de vengeance.
Le personnage de Chang est fascinant par son coté irréel d’ange exterminateur venant châtier impitoyablement les péchés de la famille Hopkins, et Julian qu’on devine en pleine crise intérieure face à l’horreur de ses actes se trouve finalement heureux de pouvoir les expier.
Depuis « Valhalla rising » , Refn s’est mué en esthète, magnifiant par l’image et la musique son cinéma, à la manière d’un David Lynch.
Inclassable, atypique, cérébral, hardcore tout en restant au dessus du lot de ce type de production, son cinéma reste à des années lumières au dessus de celui de Quentin Tarentino, aussi violent et considéré comme le summum du cool-jubilatoire-sans substance.
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