Viens chez moi j’habite chez une copine (Patrice Leconte)

Étant donné le fait que je ne suis pas un grand amateur du cinéma franchouillard, certains pourront être surpris de trouver dans ces colonnes une chronique de « Viens chez moi j’habite chez une copine » film français de Patrice Leconte sorti en 1981.
Malgré cet a priori négatif je fais une exception pour la période des comédies de la troupe du théâtre du Splendid dans les années 80.
En effet, cette génération dorée composée de Michel Blanc, Josiane Balasko, Gérard Jugnot, Christian Clavier, Anémone, Marie Anne Chazel et Bernard Lhermitte, savait à l’époque écrire des comédies jouissives sur fond de satire sociale ou transparaissaient un humour décapant, une ironie mordante superbement mis en valeur par des dialogues aussi ciselés que percutants rodés par des années de répétition en café théâtre.
« Viens chez moi j’habite chez une copine » rentre tout à fait dans ce moule.
Leconte raconte l’histoire de Guy (Michel Blanc), looser professionnel, dragueur pathétique mais doté de redoutables facultés de parasite lorsqu’il s’agit de trouver un hébergement chez ses amis Daniel (Bernard Giraudeau)  et Françoise (Thérèse Liotard) qui habitent un petit deux pièces à Paris.
Chômeur de longue durée et dragueur compulsif, Guy va rapidement envahir la vie de ses amis, profitant de leur générosité pour leur imposer son rythme de vie et ses nombreuses conquêtes d’un soir.
Le couple ne voit pas le danger venir et Daniel parvient même à faire embaucher Guy dans son entreprise de déménagement.
Affublé d’un petit homme chétif, feignant, geignard mais surtout combinard, Daniel va s’enferrer progressivement dans des difficultés insurmontables mettant son travail et son couple en péril.
En conclusion, « Viens chez moi j’habite chez une copine » est un buddy movie, un film de potes à la française reposant sur l’antagoniste supposé entre les deux héros principaux.
On peut quelquefois penser à « Marche à l’ombre » avec Giraudeau à la place de Lanvin dans le rôle du beau brun viril vampirisé par le petit chauve pleurnichard malin qui joue sur le coté affectif que doit provoquer sa prétendue faiblesse.
Les dialogues sont de grande qualité, les situations souvent hilarantes le summum étant atteint lorsque Guy ramène Adrienne (l’excellente Anémone) , une écuyère de cirque godiche et partouzeuse qui sème la zizanie dans le ménage de Daniel.
Il règne également pour moi une certaine nostalgie sur ces films et cette époque, avec les bagnoles des années 80, les bandes sons vieillissantes de Renaud et cette génération d’acteurs sympathiques, proches des gens, qui avaient l’age de mon oncle disparu depuis.
Mais ce petit pincement au cœur n’empêche pas de goûter avec plaisir à ce film toujours sympathique à regarder.
Aujourd’hui le cinéma français produit toujours des comédies de ce type au kilomètre avec Kad Merad, Dany Boon ou Benoit Poelvoorde mais ces films demeurent pour moi incapables de restituer des dialogues de  ce niveau de qualité véhiculant ce type d’humour acerbe que j’affectionne tant.
Et puis entre nous, on en a tous plus ou moins connu des Guy, des bras cassés de l’existence … Traversant les époques ils pulluleront à jamais dans nos vies.

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