Pitch black (David Twohy)
Sorti en 2000, « Pitch black » est un film de Science Fiction à petit budget réalisé par David Twohy.
La trame de l’histoire est classique : dans un futur indéterminé, un vol commercial spatial est percuté par une pluie de météorites et s’échoue sur une planète inconnue éclairée par trois soleils brûlants.
Plusieurs membres de l’équipage sont tués au cours de l’atterrissage et les survivants hébétés se mettent en quête d’explorer ce nouveau monde en apparence désertique.
La composition des survivants est assez peu commune, on trouve le co-pilote Fry (Radha Mitchell), jeune femme blonde, fragile, mignonne au caractère bien trempé qui fait office de chef, un antiquaire archétype du scientifique malingre, une adolescente travestie en garçon, deux géologues, un imam musulman et ses trois jeunes disciples pétris de foi islamique et enfin un dangereux prisonnier nommé Riddick (Vin Diesel) encadré par son gardien Johns (Cole Hauser), un grand blond dur et cruel.
Riddick apparaît tout de suite comme le personnage le plus charismatique de l’équipe.
Doté de capacités physiques quasi surhumaines et d’yeux mystérieux lui permettant de voir la nuit, il possède en outre un caractère bestial proche de celui d'un Wolverine.
Son passé de meurtrier et son évasion rapide après le crash font tout d’abord de lui la principale menace redoutée par l’équipage survivant.
L’exploration de l’environnement commence dans une certaine tension qui va monter par petites touches au fil de l’avancée dans un monde désertique, inhospitalier et graduellement menaçant.
La découverte de carcasses d’immenses animaux puis de restes d’une base de colons humains mystérieusement abandonnée vont instaurer un climat de méfiance et de crainte.
L’exploration de la base permet de découvrir un vaisseau spatial de secours qui peut être théoriquement alimenté par les modules du vaisseau échoué de l’équipage.
Mais dans le même temps, Zeke, le géologue masculin resté à l’emplacement du vaisseau échoué est assassiné.
Riddick un temps soupçonné est finalement mis hors de cause.
L’équipage découvre la présence de créatures inquiétantes tapies dans les profondeurs et décide sans plus attendre d’acheminer les modules du premier vaisseau sur le vaisseau de secours avant qu’ une subite éclipse ne les surprenne aussitôt.
Les monstrueuses créatures volantes sortent alors bientôt de leurs cavernes et se jettent en essaims sur eux, provoquant quelques pertes sanglantes.
L’équipage comprend alors le sort qui a été réservé aux précédents êtres vivants de la planète dévorés par les monstres à la faveurs d’une éclipse conjuguée des trois soleils.
S’enclenche alors un passionnant huis clos psychologique sur la marche à suivre.
Fry comprend que les facultés sensorielles et physiques de Riddick font de lui un atout indispensable à la survie du groupe et le prend comme chef de fil au grand dam de Johns qui veut conserver son contrôle sur son prisonnier.
L’équipage se lance alors dans une course pour la survie en rapatriant les modules en pleine nuit, uniquement protégé par des tubes lumineux et des bouteilles d’alcool enflammées pour tenir à distance les créatures vulnérables à la lumière.
La fin du film est donc une haletante course poursuite dans la nuit entre des humains terrifiés et divisés dont le salut repose sur un être moralement détestable et d’hideuses créatures volantes dotées de griffes et de mâchoires immondes semblables à celles des gigantesques requins marteaux.
En conclusion, « Pitch Black » est pour moi un bijou du film de Science Fiction.
Rappelant par instant le premier « Alien » de Ridley Scott, l’histoire bien construite, instaure brillamment un climat mystère et de menace voilée.
Quand celle ci se dévoile enfin, on est rapidement terrifiée et on se sent aussi vulnérable et démuni que ces malheureux essayant de conserver une fragile cohésion dans une pathétique tentative de survie.
Assez ironiquement le film fait la part belle au criminel charismatique devenant par la force des choses la seule planche de salut, tandis que la religion ici représentée par l’imam , l’armée représentée par le rigide Johns, ou la science représentée par l’ antiquaire et les géologues se montrent des réponses complètement inefficaces pour répondre à la menace.
Finalement le pragmatisme rugueux et les instincts sauvages d’un être en apparence bestial et sans état d’âme font office de seules voies de salut possible, ce qui laisse à penser qu’en des cas de survie animale, le fragile verni de la civilisation n’a plus court, et que la véritable nature de l’homme se révèle au grand jour.
La relation troublement sexuelle entre Fry, fragile jeune femme pétrie de valeurs morales tentant de conserver son leadership et le viril Riddick est également des plus intéressantes.
Angoissant, rythmé, sans temps morts, détours ni esbroufe ou prise de tête autour de réflexions métaphysiques, « Pitch black » va droit à l’essentiel avec une trame simple, efficace et captivante.
Campant un personnage à la Arnold Schwarzenegger, Vin Diesel, musculeux, sexy et monolithique obtient l’un de ses rôles les plus marquants.
A l’instar du premier « Cube », « Pitch black » montre donc qu’avec un petit budget, un bon scénario et de bons interprètes un réalisateur talentueux comme Twohy peut réaliser un excellent film.
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