Dune (David Lynch)

Sorti en 1984, « Dune » de David Lynch est une adaptation audacieuse de l’œuvre de 1970 de l’écrivain Frank Herbert.
Le spectateur est ici rapidement plongé dans un univers de pure Science fiction gouverné par une organisation ultra puissante appelé la Guilde, qui somme via un émissaire d’aspect monstrueux l’Empereur Padishah Shaddam IV (José Ferrer) d’intervenir sur la planète Arrakis ou Dune, stratégique en raison de sa production d’une substance appelée Epice permettant de voyager dans l’espace et d’améliorer les capacités physiques ou mentales.
L’Empereur doit provoquer une attaque des Harkonnens les rivaux des Atreides qui contrôlent actuellement Dune pour rétablir son contrôle et ainsi alimenter la Guilde en Epice.
L’émissaire de la Guilde demande également à l’Empereur de tuer Paul Atreides (Kyle Mac Lachlan), le jeune fils du Duc Leto (Jürgen Prochnow) qui s’entraine sur la planète Caladan pour développer des techniques de combat rapproché avec l’usage d’un bouclier défensif constitué d’un écran d’énergie pure face à un adversaire réel ou un robot offensif.
Paul semble plus que doué et disposer de capacités extrasensorielles qui font de lui un potentiel messie appelé le Kwisatz Haderach et est encadré en cela par la révérend mère Gaia Helen Moham (Sian Philipps) autorité religieuse suprême de l’ordre de Bene Gesserit des Atreides.
Se sachant prêt, Paul suit son père et sa mère Lady Jessica (Francesca Annis) pour rencontrer la colonie Atreides de Dune, qui exploite l’Epice dans des conditions difficiles sur un monde de sables ou vivent d’énormes vers attaquant périodiquement les centres de production.
Il ignore les plans de conquête du Baron Vladimir Harkonnen (Kenneth Mc Millan), obèse atteint de maladie de peau, obligeant par sadisme ses sujets à porter des ventouses reliées à leur système sanguin pour les tuer selon son bon plaisir.
Homosexuel pervers, le Baron se déplace à l’aide d’un système de lévitation pneumatique et charge ses deux tueurs, Feyd-Rautha (Sting) et son neveu Rabban (Paul Smith) de le seconder.
Soutenus par les troupes d’assaut Sardukar de l’Empereur, les Harkonnen attaquent Dune, prenant le dessus sur les Atreides dont la résistance héroïque ne peut compenser l’infériorité numérique et technique.
Guidé par le Docteur Wellington Yueh (Dean Stockwell), qui trahit les Atreides dans le fol espoir de retrouver sa femme, les Harkonnen prennent possession de la planète, capturant Jessica, Paul et Leto qui dispose cependant d’une capsule de gaz mortel enfiché dans sa mâchoire.
Leto tente crânement sa chance mais ne peut tuer que Piter De Vries (Brad Dourif) bras droit du Baron et meurt à son tour.
Alors qu’il s’apprêtent à être jetés dans le désert Paul utilise les techniques vocales enseignés par sa mère pour prendre le contrôle des pilotes du vaisseau.
Une fois débarrassés d’eux, ils ne peuvent empêcher le crash en plein désert et après être pourchassé par un immense ver de sable, se réfugient dans une grotte ou ils font la connaissance des Fremen, le peuple autochtones de Dune.
Après quelques tensions, les Fremen, impressionnés par les techniques de combat surnaturel de Jessica et Paul, les acceptent parmi eux en échange d’un apprentissage.
Jessica reçoit en transfert les pouvoirs de Ramallo, (Silvana Mangano), révérend Mère des Fremen.
Considéré comme un Messie, Paul forme donc une véritable armée Fremen capable en utilisant les capacités de l’esprit et de la voix, de propulser des ondes de choc surpuissantes canalisées par un appareillage portatif, capable de briser les pierres les plus solides.
Il connait également l’amour avec Chani (Sean Young), princesse Fremen.
Après avoir éliminé Wellington et asservi cruellement l‘Atreides Thufir Hawat (Freddie Jones), le Baron laisse son neveu stupide et brutal Raban administrer Dune mais rapidement les exactions des Fremen contre les centres de production d’Epices poussent la Guilde à menacer un nouvelle fois l’Empereur qui convoque le Baron pour lui signifier une intervention massive de ses troupes.
Après avoir bu l’eau de la vie, liquide mystique jalousement caché par les Fremen dans leur grottes, Paul se révèle comme l’authentique Messie capable de voir le futur et de contrôler les immenses vers de sable et de les domestiquer pour les mener à l’attaque.
La charge des vers contre les Sardukar est impressionnante.
Dotés de leurs nouveaux pouvoirs, les Fremen font également de gros dégâts, prenant le dessus sur les troupes de l’Empereur venu pourtant personnellement superviser les opérations.
Menacé par la jeune sœur de Paul, Alia (Alicia Witt), déjà dotée de pouvoirs extrasensoriels, le Baron est finalement propulsé dans le désert ou il connait une mort atroce dévoré par l’immense gueule d’un vers des sables.
Dans l’ultime face à face, l’Empereur lâche Feyd-Rautha pour un combat au couteau face à Paul, finalement remporté par ce dernier qui déchaine une immense pluie sur Dune, prouvant ainsi sa qualité de Messie.
En conclusion, malgré un coté un peu daté et son statut de cuisant échec commercial, « Dune » est une œuvre singulière, parfois fascinante, marchant dans les traces de « Star wars » de Georges Lucas.
Puisant à loisir dans les romans d’Herbert, l’univers décrit est riche, complexe, foisonnant emportant le spectateur dans un monde virtuel passionnant.
Malgré l’époque, les costumes et effets spéciaux fonctionnent, notamment dans l’animation des horribles vers géants, sorte de forces de la nature emportant tout sur leur passage.
La dimension mystique/religieuse est intéressante avec le développement de capacités psychiques surhumaines pour qui se donne les moyens de marcher dans les traces du Messie.
Solidement interprété avec notamment Sting étonnant dans un rôle d’éphèbe-tueur, « Dune » mérite même plus de trente ans après le coup d’œil et assoit pour moi la réputation de réalisateur ambitieux et barré de David Lynch.

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