Traité de balistique (Alexandre Bourbaki)

Sorti en 2006, “Traité de balistique” est la première publication du Canadien Alexandre Bourbaki.
En réalité, ce roman écrit par trois auteurs, suit une structure plutôt déroutante dans laquelle se suivent plusieurs histoires indépendantes les unes des autres.
On débute par la recherche d’un mathématicien héritier de la fortune de son père fabricant de canons, qui à force de persévérance en fouillant dans les lointaines archives familiales, met la main sur une capsule mésopotamienne dont l’ouverture fige le Monde en 1939.
Puis Robert, un vieux Canadien démobilisé de la Seconde Guerre Mondiale se montre capable de restituer à l’aide de ses conduits auditifs les messages codés des navires de l’Armée Rouge qui utilisait des orchestres jouant inoffensives Polka.
Mais rien autour de ce fait divers surnaturel n’est développé, personne dans ce petit village canadien n’étant capable d’interpréter les messages et un second démobilisé pour blessure prend vite le relais pour jouer de la musique africaine.
Dans une autre histoire, un autre grand-père âgé est aussi victime de phénomènes surnaturels et entre en lévitation avant de finir arrêté par le gouvernement désireux de le prendre comme sujet d’étude, sans succès.
Puis Fatou Toukar, passionné de mathématiques contre l’avis de sa famille concierge de génération en génération, fait lui aussi une rencontre surnaturelle avec Julia, une jeune braqueuse capable d’influence l’entropie du monde et de provoquer le chaos autour d’elle.
Avec cette femme dont il tombe amoureuse, Fatou s’embarque dans une vie de cavale provoquée par l’isolement social dans lequel le plonge son pouvoir mal contrôlé.
Après plusieurs braquages laissant impuissants les policiers, le couple s’installe dans une maison de famille de Fatou sur la cote gaspésienne en espérant y trouver une certaine tranquillité, puis regarde la marée montée à l’intérieur de leur voiture ensablée.
Un lien est fait avec Réjean, le père de Fatou qui trouve lui sur une plage de la Gaspésie le satellite Soyouz échoué sans parvenir ni à la récupérer ni à l’ouvrir.
Du satellite échoué on passe à une mine de la Seconde guerre mondiale retrouvée dérivante dans la même zone puis se retrouve dans une quête folle d’un homme  pour retrouver une épée arabe d’argent moyenâgeuse dans un désert d’Arizona pour faire fondre son métal précieux en un revolver.
Puis pêle-mêle, on suit Timothée un tueur cherchant et trouvant sa cible un ex chirurgien devenu clochard, dans le métro canadien, avant de retrouver le même personnage entraînant un ami dans un jeu de roulette russe pratiqué dans une limousine alors que d’effroyables calculs probabilistes dansent dans son esprit.
Dans la dernière histoire, Ulysse un habitant d’un monde futuriste spiralé sous-terrain se lance avec son chien Argos dans la recherche du point le plus profond de la ville et y découvre le néant.
En conclusion, “Traité de balistique” ne m’a pas séduit car se résumant souvent à un amalgame de nouvelles disparates sans réelle cohérence si ce n’est le thème du surnaturel et un vague penchant pour les mathématiques.
Le résultat est donc décevant et finalement assez peu original lorsqu’on le compare aux maîtres du genre qu’étaient Poe, Lovecraft voir les comic books...
Lorsqu'en plus le style s'avère des plus communs, je ne vois pas de réelle raison pour que ce recueil sorte du lot et se montre réellement digne d’intérêt.

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