Game over (Joël Houssin)
Avec « Game over » et son atroce couverture, on retrouve l’univers futuriste post atomique des livres que Joël Houssin écrivait dans les années 80.
L’histoire est cette fois très basique, après l’explosion d’une bombe atomique l’humanité a considérablement régressé, ne survivant que par poches dans un monde désertique et hostile.
L’air est empoisonné, obligeant à respirer avec des filtres, le bonheur et le sexe libre sont obligatoires et des milices perverses veillent à leur rigoureuse application avec bien souvent des excès de zèle.
Des Moines est un chauffeur routier qui achemine des marchandises sur les rares grands axes encore épargnés par la catastrophe.
Il est chargé par son patron d’une mission spéciale, convoyer un mutant appelé Précognitif au Front des Sciences territoire éloigné le long d’une route dangereuse nommée la ligne 8.
Les Précognitifs sont des mutants capables de prédire le futur.
Le Front des Sciences est le dernier îlot du pouvoir militaire et de la connaissance scientifique.
Malgré les risques, alléché par le salaire et en difficulté après le meurtre de miliciens ayant abusé de sa femme Corée, Des Moines accepte la mission.
Il est pour le coup accompagné de Vegas un jeune conducteur impétueux.
Tout deux conduisent un immense camion de 50 tonnes appelé Le Titan, véritable forteresse roulante équipée de systèmes de défenses quasi autonomes.
L’essentiel du récit se compose donc de cette mission très spéciale et des périls que va rencontrer le duo.
Dans un monde dévasté, l’équipée va les amener à affronter d’inquiétants groupuscules religieux nommés les Pénitents ou des hordes de tueurs kamikazes conduisant des voitures de combats.
Emporté par la curiosité, Des Moines va ouvrir son chargement et découvrir que le mutant qu’il transporte est une jeune femme aux lèvres et au sexe cousus.
Des Moines va se laisser posséder télépathiquement par la jeune femme et devenir son serviteur.
La mort de Vegas dévoré par des hordes de cafards n’entamera en rien la volonté farouche de Des Moines de mener à bien sa mission.
Le chauffeur ira dans le Territoire, mais au lieu de livrer la Mutante aux autorités désireuses de profiter de ses facultés de communication, il va prendre parti pour elle et exécuter les représentants de l’armée.
La fin du livre à la fois déroutante et mystérieuse, laissant entrevoir un dénouement bien pessimiste annonçant la fin de l’humanité remplacée par des insectes.
En conclusion, « Game over » m’a laissé un arrière goût d’inachevé, peut être parce que depuis Mad Max et Ken le Survivant cet univers post apocalyptique gouverné par la violence me paraît avoir trop souvent été utilisé.
La « ride » de Des Moines est une véritable déclaration d’amour à la mécanique et aux monstrueux camions américains, symboles dans l’inconscient collectif de puissance et de liberté.
Assez étrangement, les passages que j’ai préféré sont le prologue saisissant de la catastrophe nucléaire vécue par trois personnes différentes et l’épilogue assez humoristique comparant le livre à un jeu d’arcade auquel le lecteur aurait joué sans le savoir.
Le style du livre assez particulier regorge d’un vocabulaire original formé en accolant souvent deux mots l’un à l’autre.
Mais cette recherche linguistique ne suffira pas à m’enthousiasmer pour cet Houssin que je qualifierais de mineur.
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