Génération X (Douglas Coupland)
Trois amis, Andrew, Dag et Claire ont
laissé tombé leurs "Mcjobs" ennuyeux et minables pour se retirer dans
le désert de Palm springs.
Tandis que Claire se débat dans une
relation sous emprise avec Tobias, un très beau yuppie qui n'a pas
renoncé à la vie trépidante des grandes villes, Dag le plus
excentrique des trois sème l'inquiétude en rapportant du
Nouveau-Mexique un morceau de plutonium datant des premiers essais
nucléaires.
Le narrateur, Andrew se place plutot en
observateur et fait part de ses remarques acérées sur la perte de
repères de sa génération qui n'a plus d’intérêt pour les valeurs
« bourgeoises » des anciens : principalement, le
travail et la famille le tout gouverné par la société de
consommation qui broie silencieusement les individus de la classe
moyenne.
Le récit se déroule sans intrigue
véritable, les trois marginaux se racontant alternativement des anecdotes plus ou moins édifiantes alors que vont et viennent les
personnages secondaires (Tobias, Elvira, la famille d'Andrew)
De retour d'un Noël en famille à
Portland, Andrew découvre que ses amis sont partis vivre tenter
d'ouvrir un restaurant en Californie dans la ville de Calexico.
Il obéit à leur requête de les
suivre et après avoir traversé la frontière assiste à une
explosion nucléaire, sa plus grande phobie.
Fasciné par ce spectacle d'horreur
pure, Andrew ne perçoit pas que des enfants débiles mentaux
l'empoignent et finissent par l'étouffer dans un état de béatitude
et de soulagement intenses.
En conclusion, malgré son absence
d'ossature globale, « Génération X » est effectivement
un livre marquant par ses courtes phrases annotées en marge du
récit, (on parlerait de punchlines aujourd'hui).
Ces fausses « définitions »
combinant humour cynique et féroce lucidité ont un effet
dévastateur sur le lecteur et viennent compléter à merveille les anecdotes des personnages principaux, sans repères historiques et
spirituels, désabusés par des jobs précaires sans intérêt et
désireux de se « retirer » pour vivre pauvres mais
libres loin de l'oppression de la société de consommation.
En ce sens, Coupland touche juste et
décrit à merveille le courant de pensée de cette génération, ce
qui fait de « Génération X » une œuvre sociale de
référence.
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