Génération X (Douglas Coupland)

Sorti en 1991, « Génération X » est le roman culte de Douglas Coupland.

Trois amis, Andrew, Dag et Claire ont laissé tombé leurs "Mcjobs" ennuyeux et minables pour se retirer dans le désert de Palm springs.

Tandis que Claire se débat dans une relation sous emprise avec Tobias, un très beau yuppie qui n'a pas renoncé à la vie trépidante des grandes villes, Dag le plus excentrique des trois sème l'inquiétude en rapportant du Nouveau-Mexique un morceau de plutonium datant des premiers essais nucléaires.

Le narrateur, Andrew se place plutot en observateur et fait part de ses remarques acérées sur la perte de repères de sa génération qui n'a plus d’intérêt pour les valeurs « bourgeoises » des anciens : principalement, le travail et la famille le tout gouverné par la société de consommation qui broie silencieusement les individus de la classe moyenne.

Le récit se déroule sans intrigue véritable, les trois marginaux se racontant alternativement des anecdotes plus ou moins édifiantes alors que vont et viennent les personnages secondaires (Tobias, Elvira, la famille d'Andrew)

De retour d'un Noël en famille à Portland, Andrew découvre que ses amis sont partis vivre tenter d'ouvrir un restaurant en Californie dans la ville de Calexico.

Il obéit à leur requête de les suivre et après avoir traversé la frontière assiste à une explosion nucléaire, sa plus grande phobie.

Fasciné par ce spectacle d'horreur pure, Andrew ne perçoit pas que des enfants débiles mentaux l'empoignent et finissent par l'étouffer dans un état de béatitude et de soulagement intenses.

En conclusion, malgré son absence d'ossature globale, « Génération X » est effectivement un livre marquant par ses courtes phrases annotées en marge du récit, (on parlerait de punchlines aujourd'hui).

Ces fausses « définitions » combinant humour cynique et féroce lucidité ont un effet dévastateur sur le lecteur et viennent compléter à merveille les anecdotes des personnages principaux, sans repères historiques et spirituels, désabusés par des jobs précaires sans intérêt et désireux de se « retirer » pour vivre pauvres mais libres loin de l'oppression de la société de consommation.

En ce sens, Coupland touche juste et décrit à merveille le courant de pensée de cette génération, ce qui fait de « Génération X » une œuvre sociale de référence.

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