Bronson (Nicolas Winding Refn)
Dans les salles en 2009, « Bronson » a été réalisé par Nicolas Winding Refn, réalisateur danois auteur de la trilogie culte du « Pusher ».
Ayant été complètement estomaqué par le brio du « Pusher » je suis donc allé voir ce film.
« Bronson » raconte l’histoire d’une brute anglaise nommée Michael Peterson, qui fut incarcéré pour braquage à l’age de 19 ans dans les années 70 et qui a passé 34 années de sa vie en prison en raison de son extrême dangerosité.
L’acteur Tom Hardy incarne ce personnage violent, légèrement demeuré et à peu prêt aussi sauvage qu’un animal.
Le spectateur suit la le parcours de ce criminel de prisons en prisons, puis dans des hôpitaux psychiatriques ou il sera drogué à mort.
Brièvement relâché en raison des dégâts qu’il cause à l’administration britannique (!) Bronson resta 69 jours en liberté avant de se faire réincarcérer pour une ridicule histoire de braquage de bijouterie afin d’offrir un cadeau à une femme qui ne l’aimait pas.
Le film pourrait paraître assez plat et ennuyeux car la personnalité de Bronson n’est pas très complexe, c’est un abruti aussi fort que stupide qui ne se rend pas compte des situations et des conséquences de ses actes.
Meme son court passage dans le monde réel et sa rencontre avec le Mafioso Oncle Jack ne le fait pas rentrer complètement dans la Mafia, sans doute en raison de sa trop grande bêtise et de son coté incontrôlable.
La principale originalité du film reste la mise en scène, on voit en effet un Bronson sur une scène de théâtre, faisant le pitre, haranguant la foule et jouant certaines scènes de sa vie dans une quête assez pathétique de reconnaissance.
Exceptionnelle performance d’acteur donc de la part de Tom Hardy.
Autre point positif, la musique, magnifique tout comme dans « Pusher » , qui habille véritablement le film du début à la fin.
L’emploi de superbes passages de musique classique lors de scènes d’une violence extrême ou de torture rappellera à certains « Orange mécanique ».
J’ai également adoré les morceaux de pop anglaise, notamment lors d’une fabuleuse scène de « boum » ou les malades d’un hôpital psychiatrique dansent de manière complètement folle sur le « It’s a sin » des très british Pet Shop Boys.
Alors au final « Bronson » restera très inférieur aux « Pusher » pour la simple raison que le personnage manque d’épaisseur et que l’on ne peut développer aucun sentiment de proximité avec lui, ce film me rappelant quelques peu « Chopper » sorti en 2001 avec un Eric Bana méconnaissable en brute australienne.
On peut être fasciné par Bronson comme on peut l’être devant un fauve en cage mais je ne ressens pas ce type de fascination.
« Pusher » explorait les doutes, les failles et la psychologie des personnages, « Bronson » ne montre qu’un pauvre type sans limite prêt à affronter à mains nues cinq gardiens armés ou un rodweiler dans un parking pour quelques billets.
En résumé, je n’ai donc pas trouvé que le sujet du film était à la hauteur du talent de Refn et n’ai retrouvé que quelques bribes de la magie quasi permanente des « Pusher ».
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