L'étoile, Une histoire des temps à venir, Les premiers hommes sur la lune, Dans l'abime, L'oeuf de crystal (H.G Wells)

Nous poursuivons avec « Les chefs d’œuvres d’H.G Wells » avec une série d’histoires estampillés pur classiques de la science fiction : « L’étoile », « Une histoire des temps à venir », « Les premiers hommes dans la lune », « Dans l’abime » et « L’Œuf de crystal ».

Dans « L’étoile » (1895), micro nouvelle de cinq pages, Wells décrit les impacts catastrophiques du passage d’une étoile filante de dimension suffisante pour bouleverser l’écosystème terrestre et provoquer de terribles lésions à l’espèce humaine, dont une poignée seulement d’homme survivra aux cataclysmes engendrés.

Plus consistant est « Une histoire des temps à venir » (1897), qui raconte au XXII ième siècle une histoire d’amour impossible entre Elisabeth Mwres, fille d’un haut fonctionnaire des Machines pneumatiques et hydrauliques et Denton, un petit machiniste de cette même compagnie.

Tombée amoureuse de Denton avec un coup de foudre impossible à raisonner, Elisabeth va contrarier les projets de son père qui la destinait à Bindon, un employé plus gradé dans la société, jugé meilleur parti.

Malgré l’intervention d’un hypnotiseur chargé d’effacer toute trace de passion chez Elisabeth, Denton va poursuivre sa passion et parvenir à briser le conditionnement effectué l’élu de son cœur.

Le couple va être contraint de fuir la ville tentaculaire, surpeuplée et protégée par d’épaisses murailles pour s’aventurer à la campagne, ou il va s’apercevoir de la quasi impossibilité pour des citadins délicats comme eux de vivre dans la rudesse des conditions climatiques et la menace des animaux sauvages.

Se repliant à la ville, le couple, doté à présent d’un enfant, va sombrer peu à peu dans la misère, ce qui va le contraindre à mettre leur enfant dans une crèche publique et à se loger dans un centre d’aide social, ou ils échangent le loyer et le gite contre des jours de travail pénible effectués au gré des besoins quotidiens.

Denton va atrocement souffrir de la vie d’ouvrier et apprendre à ravaler son dédain pour bénéficier des leçons de self défense d’un collègue sympathique et ainsi être capable d’une efficacité au combat de rue qui lui permettra de survivre à l’usine.

Bien que moins spectaculaires, la douleur et l’humiliation d’Elisabeth seront également très fortes.

En apparence désespérée, la situation va se débloquer avec la mort de Bindon, atteint d’une maladie incurable et devenu à la fin de ces jours magnanime, ce qui va permettre à Elisabeth de toucher assez d’argent pour tirer le couple de la déchéance la plus totale.

Dernière pierre angulaire de cette trilogie, « Les premiers hommes dans la lune » datant de 1895, raconte une nouvelle aventure folle ou  Bedford un aventurier anglais fauché en train d’écrire une pièce de théâtre pour se refaire, lie connaissance avec un savant fou, le professeur Cavour, pour mettre en place un procédé révolutionnaire permettant de vaincre les lois de la gravitation.
Cavour tapisse une sphère d’une substance révolutionnaire appelée la cavorite afin de pouvoir grimper dans les cieux.

Epris d’aventures mais également de profits, Bedford lui emboite le pas et les deux hommes se lancent alors dans une folle ascension en voyageant à travers un puits gravitationnel en direction de la lune.

Sur place, les deux hommes découvrent la splendeur des paysages lunaires, la démultiplication de leurs capacités musculaires du fait de la gravité moindre mais de manière encore plus surprenante la présence d’une quantité d’oxygène certes moindre que sur la Terre, mais suffisante pour respirer et pour permettre la photosynthèse nécessaire à l’apparition de la vie.

Allant de surprises en découvertes, le duo découvre de gigantesques créatures rampantes qu’ils baptisent veaux lunaires qui se trouvent gouvernées par des bipèdes insectoïdes appelés Sélénites.

Emportés par leur enthousiasme, Cavour et Bedford perdent de vue leur sphère et s’égarent à la surface lunaire.

Grisés par l’absorption de nourriture lunaire, les deux hommes s’en prennent alors violemment aux Sélénites jusqu’alors pacifiques et se retrouvent capturés.

Emmenés sous la surface lunaire, les deux hommes sont capturés et mis en observation.

La brusque révolte de Bedford et ses forces décuplés par rapport aux faibles capacités motrices des Sélénites lui permette de briser ses chaines en or et de pousser Cavour plus timoré à le suivre.

La remontée vers la surface lunaire est un long cheminent à travers un réseau de galeries complexes ou les affrontements avec les Sélénites, plus faibles, moins courageux, dotés d’armes rustiques mais dangereuses (piques, flèches) causent des blessures superficielles aux deux rescapés.

Dans le tumulte de la lutte pour la survie, Bedford perd Cavour et parvient à regagner la sphère ou à bord de laquelle, il s’enfuit à demi mort de faim et d’épuisement, après avoir procédé à une ultime recherche de son compagnon.

Malgré son inexpérience, Bedford parvient à manœuvrer la sphère et à revenir sur terre, les bras chargé de l’or recueilli sur la lune.

Il atterrit à Londres et après avoir mis son or en sureté, entreprend malgré l’incrédulité des hommes de la rue, de raconter par écrit son récit.

L’histoire se poursuit néanmoins avec l’envoi de messages radio par Cavour encore vivant et complètement adopté par la société Sélénite dont il découvre les richesses enfouies.

Aidé par un électricien, Bedford lit minutieusement les récits de son ancien compagnon et découvre qu’il a pu pénétrer toutes les couches de la société jusqu’à entrer en contact avec l’autorité suprême de la Lune, un Sélénite doté d’un énorme cerveau appelé le Grand Lunaire.

Subjugué par ces créatures capables d’apprendre sa langue, Cavour adhère à leur modèle socialiste basé sur une décomposition à l’extrême des rôles, ou chaque individu ne se développe physiquement et intellectuellement que par rapport à la fonction qui lui a été assignée.

Le Grand Lunaire se montre très curieux sur la société terrienne et Cavour en totale confiance avec son nouveau mentor, se montre de plus en plus imprudent, allant jusqu’à lui révéler que les humains sont des êtres belliqueux dotés d’armes puissantes capable de représenter une menace sérieuse pour la société Sélénite globalement plus sage et pacifiste.

On comprend enfin à la rupture brutale des communication que Cavour a été tué …

Deux courtes (mais savoureuses) nouvelles viennent ensuite conclure cette première partie, « Dans l’abime » (1896) qui narre le voyage d’un savant appelé Elstead dans les profondeurs sous marines à l’aide d’une sphère capable de supporter les fortes pressions et surtout sa rencontre avec des créatures spectrales des profondeurs qu’il finit hypnotisé par suivre au fond des mers, puis « L’Œuf de crystal » (1897) encore plus fascinant avec la présence d’une œuf qui  donne comme un poste de télévision à son possesseur une vision sur la vie sur Mars avec des créatures ailées mystérieuses.

En conclusion, « Les chefs d’œuvres de H.G Wells, partie 1 » recèle déjà des aventures particulièrement inventives venant stimuler l’imagination du lecteur.

« Une histoire des temps à venir » est romantique à souhait avec un dénouement peu être trop positif et tiré par les cheveux et « Les premiers hommes sur la lune » peut être considéré malgré quelques longueurs, comme le plat de résistance du recueil avec une vision très poussée, foisonnante même si peu réaliste de la vie sur la Lune.

On goutera avec plaisir les deux courtes nouvelles finales, sans nulle doute les plus plaisantes à la lecture en raison de leur construction simple.

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