A tribute to the priest (divers artistes)

 



 Je goute en général assez peu le concept du « Tribute album » qui présente souvent pour moi peu d’intérêt.

J’ai pourtant décidé de faire une exception avec « A tribute to the priest » album de reprises de Judas priest sorti en 2002 ce qui connaissant ma passion pour ce groupe anglais n’est guère étonnant.

Pochette sobre bien que macabre, package minimaliste compilant des photos souvent datées des groupes participant à l’évènement, « A tribute to the priest » ne paye pas en apparence de mine.

A tout seigneur tout honneur, on débute avec Annihilator qui reprend « Hellbent for leather » en version musclée avec pourtant un chanteur de faible calibre Aaron Randall.

Dans un registre taillé sur mesure pour leur heavy (trop ? ) fortement inspiré de ses ainés anglais, Primal fear délivre un « Metal god » fantastique capable de challenger l’original avec un Ralf Scheepers plus impérial que jamais au chant.

On exhume ensuite un « Delivering the god » joué live par les américains de Skid row dont le principal intérêt est de voir Rob Halford coupler sa voix à celle de Sebastian Bach.

Le son est énergique et brut de décoffrage.

On change de style avec les Suédois de Witchery qui interprète une version brutale death de « Riding on the wind » tout de même dénaturée par les aboiements raque du chanteur.

Mauvaise pioche pour Iced earth avec « Screaming for vengeance » titre que je n’apprécie pas spécialement même si Matt Barlow s’en sort tout à fait correctement.

On ose le grand écart en donnant la possibilité à l’obscur groupe de black métal suédois Siebenburgen d’interpréter une version sépulcrale décalée et non déplaisante du fantastique « Jawbreaker ».

Hammerfall s’exécute ensuite en bon élève sur « Breaking the law » même si sa version est trop proche et clairement inférieure à l’originale.

Peu d’intérêt également sur la version death de « Electric eye » jouée par les britanniques de Benediction mais o surprise les américains de Death parviennent à rivaliser en intensité et en sauvagerie le redoutable « Painkiller » assurément l’un des titres les plus extrêmes du répertoire du Priest.

Dynamique et généreuse est la version germanique de « All guns blazing » de Silent force avec le coffre de DC Cooper au chant.

Attendus au tournant sur mon morceau favori de Judas priest, « Dreamer deceiver » , les vétérans américains de Steel prophet s’en sortent magnifiquement avec une version tout en douceur, mélancolie et en tendresse ou le chant fait parfaitement honneur à la mythique performance vocale d’Halford dans les années 70.

A propos de vétérans, il aurait été idiot de se priver de l’excellent « Never satisified » d’Armored saint, purement revitalisé par le charisme vocal de John Bush.

Par contraste, le pourtant renommé Thérion interprète une version bien trop sage du mythique « Green manalishi » .

L’album se termine avec les finlandais de Thunderstone qui ôtent par la robustesse de leur style le charme fragile de « Diamonds an rust ».

En conclusion, « A tribute to the priest » est au final un album tout à fait respectable avec inévitablement du bon et du très bon.

Les grands noms de la série B du heavy sont bel et bien là, ce qui est un gage de qualité.

La plupart des interprétations sont sympathiques, pleines de bonne volonté mais n’apportent pas grand-chose aux versions originelles et palissent bien souvent devant elles.

On notera pourtant dans le registres des réussites, les adaptations de Primal fear (challenger numéro un du Priest) , de Steel prophet, d’Armored saint et l’excellente surprise de Death.

Un album pour les amoureux de Judas priest donc, honoré par une constellation de groupe internationaux de bon niveau dont les moins connus profitent d’une exposition commerciale souvent bienvenue.

Commentaires