Millénium (Niels Arden Oplev)
« Millénium, le film » de Niels Arden Oplev est sorti en 2009
Je n’ai jamais lu les livres de Stieg Larsson, j’ai juste assisté non sans curiosité et effarement au succès foudroyant en France de cette trilogie de polar suédois.
Le film début sur la condamnation d’un journaliste d’un journal suédois « Millénium », Mikael Blomkvist, à trois mois de prison pour diffamation à l’encontre d’un puissant homme d’affaires un certain Wennerstrom.
Un faux air de Bruno Crémer, le regard doux bleu acier, la cinquantaine un peu tassée et enrobée, Blomkvist (Michael Nyqvist) véhicule d’emblée un fort capital sympathie.
Selon toute vraisemblance, Wennerstrom a piégé Blomkvist sur une affaire bidon car il enquêtait sur l’origine douteuse de sa grande fortune mais la justice a rendu son verdict : il est coupable.
Abattu, Blomkvist reçoit un étrange coup de fils de Henrik Vanger, puissant industriel vivant sur une île reculée de Suède.
Vanger lui demande de travailler sur la mystérieuse disparition de sa nièce Harriet, survenue il y a 40 ans de cela.
L’homme, octogénaire, est obsédé par cette disparition et cette obsession est entretenue par la réception annuelle d’une fleur lui rappelant sa nièce adorée.
Préférant fuir le malaise de ses collègues de travail, Blomkvist accepte cette offre un peu folle et emménage sur l’île du vieux magnat.
Il se met au travail, étudie les archives de l’époque, les photos, les nombreux membres de la famille Vanger.
L’enquête mélangeant recherches sur une île nordique sauvage, désertique et remontée du passée avec les moyens technologiques modernes, est très prenante.
Blomkvist découvre de fortes rivalités entre les membres de la famille Vanger, des histoires macabres, des morts étranges, l’appartenance aux jeunesses hitlériennes de deux des frères d’Henrik, l’un mystérieusement noyé l’autre encore en vie.
Dans le même temps, il est épié par une étonnante jeune femme, Lisbeth Salander (Lena Endre), hackeuse professionnelle, génie de l’informatique qui a constitué un dossier sur lui pour une compagnie de sécurité.
Lisbeth présente elle aussi une personnalité attachante, jeune, fragile, lesbienne, look de petite punk gothique, elle est sous la responsabilité d’un éducateur social qui abuse de son pouvoir pour la racketter, la violer et la maltraiter.
Rapidement Lisbeth se passionne pour les recherches de Blomkvist et tous deux rentrent en contact pour constituer un tandem atypique.
Les deux héros naviguent en eaux sombres et remontent peu à peu le fil du passé pour les besoins de leur enquête.
Après une succession de fausses pistes, ils parviendront à faire le lien entre la disparition d’Harriet et une série de meurtres de femmes (juives) tuées dans le années 50 vraisemblablement par le même homme, un tueur en série suédois jamais arrêté.
Bien que plutôt réticent sur le genre policier depuis quelques années, j’ai aimé « Millénium, le film » pour son atmosphère sombre, glaciale, montrant aussi bien la vie trépidante d’une grande ville comme Stockholm que la solitude polaire des îles suédoises, mais surtout pour ses personnages parfait anti héros tourmentés, tout particulièrement la jeune Lisbeth, intelligente, fragile, sensible et assez craquante dans sa détresse de paumée.
L’enquête plutôt sinueuse et habile, est intéressante mais recèle à mon goût toutefois trop de rebondissements.
J’ai aussi été frappé par la violence de certaines scènes, tout particulièrement de viol par cet éducateur bourreau sur une jeune femme fragile psychologiquement.
En conclusion, même si les fans du livre ont peut être comme souvent en pareil cas déçus « Millénium, le film » s’est avéré être un très bon polar, confirmant à mon sens l’actuelle domination de l’école scandinave dans ce genre particulier.
Il y a fort à parier que les autres livres de la trilogie seront également adaptés.
Enfin une petite pensée pour l’auteur du livre, décédé en 2004 qui ne connaîtra jamais de son vivant le formidable succès de son œuvre.
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