Sur le beau et autres traités (Plotin)

 



Après Lucrèce, voici Plotin un autre penseur relativement méconnu de l’antiquité romaine.

Son œuvre majeure  « Les Ennéades » est à l’origine d’un courant philosophique inspirée de Platon appelé le néoplatonisme.

« Sur le beau et autres traités » regroupe des extraits des Ennéades, majoritairement consacrés à la métaphysique.

Pour Plotin en effet, le principe premier est l’Un, transcendant, éternel, insaisissable et parfaite source du Bien ordonnant le monde.

En dessous de cet Un abstrait se situe l’Intellect dont la principale fonction est de définir les Idées contenant le monde.

La connexion entre l’Intellect et le monde sensible est faite par l’Âme, qui crée la matière vivante et qui contient elle même une grande multiplicité d’âmes allant de celles des êtres éternels comme les astres à celle purement végétative des plantes.

Plotin décrit donc longuement ces trois principes éternels ordonnateurs du monde réel et reliés entre eux par un mouvement de procession du haut vers le bas.

On est frappé par le refus du matérialisme, le mépris du corps et des sensations qui lui sont affiliées car synonyme de Mal.

En étant troublé par ses affections corporelles, l’homme se détourne en effet de la véritable voie du bonheur qui réside dans une élévation vers les causes supérieures qui sont l’Intelligence et l’Un.

Plotin prône donc une vie essentiellement intérieure, intellectuelle et contemplative pour transcender la matérialité et se rapprocher du Bien.

Il reprend également une idée majeur du Platonisme en développant le thème de l’immortalité des âmes, conduisant à des réincarnations successives dans des enveloppes corporelles supérieures ou inférieures suivant les actes commis au cours de l’existence terrestre.

En conclusion, « Sur les beau et autres traités » s’est avéré une lecture plutôt difficile en raison du caractère fort abstrait des sujets traités.

La philosophie de Plotin est en effet complexe et difficile à appréhender en une première lecture.

On reste troublé par cette division du monde en une sorte de trinité ou le principe suprême unique, parfait et autosuffisant se justifie à lui même et ou ses seconds l’Intellect et l’Âme sont comparés aux divinités Chronos et Zeus.

Le refus de la matérialité et des sens pour arriver au bonheur m’a également troublé car ils sont à mes yeux essentiels pour définir notre place dans le monde et pour cheminer sur la voie de la connaissance.

Si la vie intellectuelle me paraît intéressante à développer, l’extase contemplative en se rapprochant d’un principe premier abstrait me semble pour l’instant bien difficile à atteindre.

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