Infiltrator (Brad Fulman)

 

En 2016 sort « Infiltrator » de Brad Fulman.

Exploitant une nouvelle fois le filon des narcotrafiquants colombiens et de Pablo Escobar leur plus célèbre représentant, « Infiltrator » montre la mission de deux agents des douanes américaines Bob Mazur (Bryan Cranston) et d'Emir Abreu (John Leguizamo) pour infiltrer le puissant réseau qui importe massivement la drogue aux États-Unis via la Floride.

Utilisant un indic, les deux hommes approchent Gonzalo Mora Jr (Ruben Ochandiano) et son père (Simon Andreu), deux intermédiaires du trafic et parviennent à gagner leur confiance pour voir leur supérieur Javier Ospina (Yul Vazquez) un personnage extraverti ne cachant pas sa bisexualité.

Mazur, devenu Bob Musella, se fait passer pour un homme d'affaires véreux susceptible d'aider les narcos à blanchir les millions de dollars que leur rapporte le trafic en investissant dans des affaires à vitrine « légale ».

La crédibilité de Musella est renforcée par ses bonnes relations avec la BCCI, grosse banque panaméenne et plaque tournante du blanchiment latino-américain.

Après une période d'observation, Ospina passe le niveau supérieur et autorise une rencontre avec Robert Alcaino (Benjamin Bratt) l'un des cadres du trafic et proche d'Escobar.

Musella est reçu chez les Alcaino avec une fausse « fiancée » plus jeune, Kathy (Diane Kruger), qui joue à merveille son rôle et parvient à se rendre sympathique à ses hôtes.

Mais Mazur sait qu'il marche en permanence sur la corde raide et doit faire appel à Abreu pour tabasser un homme inquiétant et armé qui le suit en permanence.

Sa vie de famille est également affectée lorsque Mora Sr, débarque dans un diner d'anniversaire de mariage avec sa véritable épouse Evelyn (Juliet Aubrey) et le force à se comporter en caïd en tabassant un serveur.

Mazur et Kathy joue de la proximité de leur mariage pour renforcer la confiance en leurs nouveaux « associés » mais on passe proche de la catastrophe lorsque l'informateur trop gourmand fait mine de balancer Abreu avant de se faire descendre par Gonzalo Mora Jr qui heureusement ne l'a pas cru.

La chance s'en mêle également lorsque Ospina complètement défoncé, repère le dispositif d'enregistrement dans la mallette de Musella mais se fait abattre à Paris en raison de son comportement extravagant dans les négociations avec les cadres européens de la BCCI.

Alcaino échappe à une première rafle sur les quais puis réapparait au mariage, dans lequel s'effectue le coup de filet majeur et la confiscation des biens des narcotrafiquants.

En conclusion, « Infiltrator » est un film certes d'une efficacité impeccable porté par l'excellent Cranston parfait depuis « Breaking bad » dans ce type de rôle, mais recèle un arrière-gout de réchauffé en venant à la suite de multiples productions concernant Escobar et sa clique.

Rien de bien neuf donc dans l'infiltration de cartels par les services gouvernementaux américains, et après la DEA et la CIA, voici à présent le tour des douanes...

Dommage donc que « Infiltrator » ne sorte pas vraiment des sentiers battus pour se révéler un film inoubliable.