Play my game (Tim Ripper Owens)

 



Bouclons la boucle avec Tim « Ripper » Owens, chanteur que j’ai toujours suivi et soutenu malgré les critiques.

Après son éviction d’Iced earth et l’attitude assez détestable de Jon Schaffer, les choses se compliquent pour Ripper dont le projet avec Beyond fear ne parvient pas à le faire rebondir (j’ai à ce titre en mémoire l’annulation d’une date parisienne à l’Élysée Montmartre en raison de l’insuffisance des ventes).

Alors le chanteur devient une sorte d’intérimaire (de luxe) du heavy metal, participant à l’album « Perpetual flamme » du guitariste Yngwie Malmsteen en 2008 sans que celui ci ne rencontre un fort succès.

Mais en bon américain confiant à présent en ses capacités, Tim se lance cette fois ci dans un véritable projet solo sous son propre nom Tim « Ripper » Owens et sort « Play my game » en 2009 à l’atroce pochette représentant un dessin du chanteur comme réalisé sous un logiciel de traitement d’images des années 80.

Profitant de son carnet d’adresse étoffé, le chanteur s’entoure d’une impressionnante liste musiciens de talents comme les guitaristes Bob Kulick (Kiss, Wasp, Lou Reed, Meat Loaf), Craig Goldy (Dio) , Doug Aldrich (Dio),  Steve Stevens (Billy idol) Michael Wilton (Queensryche), Chris Caffery (Savatage) les bassiste Rudy Sarzo (Ozzy Osbourne, Whitesnake), Dave Ellefson (Megadeth) et  les batteur Simon Wright (Ac/Dc, Dio) , Brette Chassen, Boby Jarzombeck (Halford)  tout en conservant son ancien partenaire de Beyond fear, le guitariste John Comprix.

Alléchant sur le papier, « Play my game » démarre avec « Starting over » mid tempo mélodique à demi raté tentant de sonner comme du Dio période fatiguée.

On poursuit avec le trop long, plat et ennuyeux « Believe », puis « Cover up » massacré par des refrains affreux.

Meme « Pick yourself up » malgré la présence de Steve Stevens parait terriblement linéaire et poussive tandis que « It is me » coule à pic plombé par une incroyable lourdeur de composition.

Etonné on ravale donc son amertume, en cherchant la pépite qui viendrait faire oublier la déception de l’écoute de ce disque.

En vain.

« No good goodbyes » est médiocre, cafouilleux, « The world is blind » fait illusion avec un meilleur feeling hard rock et même le plus mélodique « To live again » finit par agacer avec ses refrains irritants.

On finit donc par capituler et à attendre fébrilement la fin de ce calvaire.

Le très mal nommé « The light » renvoie aux bases les plus obscures de la musique.

Ripper tente de rejouer les gros bras sur le title-track « Play my game » mais sa voix grondante sonne dans le vide sur un titre touffu et sans structure.

Le rush final a lieu avec « Death race » très influencé par  Judas priest manquant de vitesse et d’impact puis « The shadows are alive »  ou le chanteur parvient enfin à émouvoir sur une composition plus lente, nuancée et travaillée.

En conclusion, « Play my game » est plus qu’une déception, un naufrage, une catastrophe totale.

Les titres sont creux, sans cohésion, punch, mélodie ou refrains digne d’un homme ayant côtoyé la première division du heavy metal.

Le résultat est d’autant plus incroyable que Ripper Owens est pourtant entouré des musiciens de gros calibre mais qui se contentent de faire des piges sans s’impliquer dans une cohésion d’ensemble.

Il faut donc se rendre à l’évidence, si Ripper Owens est sans doute l’un des meilleurs chanteurs de heavy metal du monde, ses qualités de compositeurs demeurent trop faibles pour lui permettre de prétendre jouer les premiers rôles.

On comprend alors mieux pourquoi toutes ses idées étaient systématiquement écartées au sein de Judas priest, tout simplement parce qu’elles n’étaient pas à la hauteur de la paire Tipton-Downing.

Ainsi la comparaison avec Rob Halford tourne court, car si les deux hommes possèdent tous les deux des voix exceptionnelles, le britannique est quand à lui capable d’écrire de formidables chanson et d’entrainer dans son sillage les autres musiciens travaillant à ses cotés.

Ripper devrait donc accepter ses limites et revenir dans un groupe ou de vrais et talentueux compositeurs lui écriraient de grands titres sur lesquels exprimer son talent d’interprétation.

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