Metal works '73-'93 (Judas priest)
Ce n’est pas sans émotion que je vais m’atteler à la chronique d’une œuvre qui a sans doute changé une partie de ma vie, je veux parler du « Metal works 73-93 » retraçant en musique vingt ans de la carrière de Judas priest.
En 1997, en vacances dans le sud de la France prés de Cannes avec mes parents, je me souviens avoir dans une ambiance de soleil, sable et mer et sous l’affolement général du mercure, découvert dans l’anonymat de ma chambre et de mon balladeur, que j’allais devenir un fan pur et dur de ce diable de groupe.
Double Cd à la pochette mixant habilement diverses iconographies utilisées par le groupe (monstres, anges, temples et autres usines), « Metal works 73-93 » débute par un premier disque et l’entrée en matière classique mais o combien triomphale de « The hellion/Electric eye » qui porte déjà le heavy metal classique à un haut degré de qualité (riffs/voix/refrains).
Malgré l’efficacité de cette entrée en matière, on change néanmoins de dimension avec « Victim of changes » long titre alambiqué à la puissance émotionnelle hors norme et mettant clairement en évidence la voix exceptionnelle de Rob Halford.
La transition entre la sophistication d’un « Victim of changes » et la brutalité d’un « Painkiller » peut au premier abord surprendre, pourtant difficile de ne pas hurler de plasir devant ce monument de heavy metal intense et sans concession.
Moins apocalyptique mais néanmoins implacable, on trouve « Eat me alive » flirtant en permanence avec la limite de l’orgasme de l’auditeur.
Lui succédant, « Devil’s child » fait à peine moins bien et ce révèle aussi jouissif par la pugnacité de ses riffs, l’accroche de ses refrains et la démesure du chant d’Halford.
L’auditeur déjà séduit par ce festival interrompu retrouve le chant plus nuancé et les constructions plus complexes des années 70 avec le superbement vénéneux « Dissident agressor » avant de se faire bousculer par une horde de blousons noirs sur le musculeux « Delivering the goods ».
Si le longuet et un brin répétitif « Exciter » marque relativement le pas, que dire alors de la pluie de hits qui s’abattent sur l’auditeur, le single le plus célèbre du Priest « Breaking the law » monument de rugueuse efficacité, l’ultra dense « Hellbent for leather » enchainé d’une power ballade démentielle « Blood red skies » ?
Judas ne semble pas mollir et envoie une nouvelle salve imparable composée du classique « Metal gods » et son mid tempo chaloupé, de la ballade déchirante de subtilité « Before the dawn », avant un ultime enchainement de tubes, « Turbo lover » mystérieuse ode synthétique mélant amour et sports mécaniques, « Ram it down » tout en force hystérique et « Metal meltdown » en rasoirs acérés.
A ce stade, l’auditeur est déjà complétement aplati par pareil déferlement de talent et d’audace à l’état brut.
Poussé par quelques force invisible ou sombre instinct démoniaque, il trouve néanmoins les ressources de s’atteler à l’écoute du second Cd.
Un démarrage particulièrement raide l’attend avec « Screaming for vengeance » un peu trop hurlant selon moi enchainé d’une doublette imparable, le classique « You got another thing comin » parfait d’équilibre rock et la plus belle power ballade du Priest, « Beyond the realm of death », encore maintenant boulversante d’émotion.
Le premier creux perceptible se fait sentir avec « Solar angels » mélodique mais terne et le trop répétifif « Bloodstone », pourtant recensé comme un classique.
Une ballade de grande classe plus tard, « Desert plains » très rock dans l’esprit et on découvre le coté festif (et pas forcémment le plus accepté) du Priest sur le très boite de nuit-Bahamas « Wild nights, hot and crazy days » dédiés à tous les vacanciers se dorant la pilule sur les plages.
Comme d’habitude, « Heading out the highway » et le festif « Living after midnight » passent sans fioriture, avant que ne surgisse le ténébreux er sensuel « A touch of evil ».
Assez peu connu, « The rage » et son rythme pseudo reggae ne font mouche que par la grâce du chant divin d’Halford.
Une ballade, « Night comes down » agréable sans etre gigantesque et survient un autre titre à rallonge du répertoire, « Sinner » trop complexe et difficile d’accès.
Judas priest termine néanmoins sur deux titans soniques, « Freewheel burning » tornade inarrêtable de chromes vrombissant et de pneumatiques crissants, puis « Night crawler » monstrueux cauchemar bestial envoutant comme seul peu l’être le Diable en personne.
En conclusion, « Metal works 73-93 » est le lieu saint des fans de Rob Halford, avec une éblouissante démonstration du formidable arsenal sonore inventé par Judas priest en seulement 20 années d’existence.
Il peut également servir de best of de luxe pour résumer la carrière hors du commun des anglais et surtout leur talent inaltérable qui leur fit composer le plus répertoire du heavy metal classique de l’histoire.
Pour les non fans (comme je l’étais à l’époque de sa découverte), il peut constituer la porte d’entrée idéale pour découvrir le groupe et pénétrer dans son monde si passionnant dont je n’ai à vrai dire jamais pu m’extraire depuis ce fameux été 1997.
Et dire que mes parents n’en ont jamais rien su, mais chut je compte sur vous pour garder le secret bien caché …
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