L'Homme qui rit (Victor Hugo)

 

Publié en 1869, « L'Homme qui rit » est un monumental roman de Victor Hugo, beaucoup moins connu que ses plus grands classiques qu'on ne présente plus.

L'histoire se déroule en Angleterre entre la fin du XVII et le début du XVIIIieme siècle.

On y suit un jeune garçon abandonné sur une cote de Plymouth après avoir eu le visage horriblement défiguré par ses geôliers pour devenir une « bête de foire » au sourire perpétuel.

Contre toute attente, le garçon nommé Gwynplaine survit au froid et à une nature sauvage et trouve même la force d’emmener avec lui un bébé dont la mère vient de décéder.

Très affaibli il est sauvé d'une mort certaine par Ursus, un forain philosophe vivant avec un loup nommé Lopo.

Généreux et bienveillant, Ursus adopte les deux enfants et les intègre dans son spectacle, l'horrible sourire permanent de Gwynplaine déclenchant une hilarité générale.

Beau jeune homme par ailleurs, Gwynplaine entretient une relation amoureuse platonique avec Dea la jeune fille sauvée mais restée aveugle.

Le succès aidant, le quatuor se retrouve à Londres et reçoit même la visite de nobles, Lord David féru de boxe et de sa femme la duchesse Josiane fasciné par le charme contre nature de l'Homme qui rit.

Ursus qui craint la rigueur d'une justice anglaise impitoyable, voit avec stupeur son protégé enlevé par la police.

En détention, Gwynplaine retrouve le chirurgien qui l'a opéré, qui sous la torture finit par reconnaître qu'il est le fils d'un noble, Lord Clancharlie dont la descendance masculine s'est perdue.

Cette révélation invalide la mariage entre Lord David fils illégitime du Lord et Josiane et replace Gwynplaine au rang de lord, riche et puissant.

Jouissant de ce statut doré, Gwynplaine est propulsé des bas-fonds jusqu'aux arcanes du pouvoir de Londres alors que Ursus et sa bande sont sommés de quitter le territoire pour vagabondage et importation d'un animal sauvage.

Après que Gwynplaine ait essuyé les sarcasmes et les quolibets pour avoir voulu sensibiliser ses pairs les Lords au sort des miséreux et reçu un soutien inattendu de David devenu contre-amiral après avoir perdu sa charge de noble, il retourne vers les quais de la Tamise pour retrouver ses amis de la première heure.

Malheureusement, Déa, gravement malade ne survit pas et de chagrin, le héros se jette à la mer pour la rejoindre.

En conclusion, malgré le prestige de Victor Hugo et le fond fascinant du roman, je n'ai pas eu de plaisir à la lecture de « L'Homme qui rit ».

La raison ? Un style insupportablement lourd qui inflige au lecteur de longues tirades sur les sentiments intérieurs des personnages principaux ou encore sur l’évolution historique de l'Angleterre en insistant sur l’extrême dureté de sa justice.

Pourtant malgré ses écueils stylistiques rédhibitoires, « L'Homme qui rit » reste une œuvre attachante, faisant la part belle aux « monstres », aux difformes, aux miséreux ayant soif d'une revanche sociale, aussi belle que vaine.

Toutes les bases pour le personnage du « Joker » de DC comics ont été effectivement posées là.