Les garçons sauvages (Willam S Burroughs)

 



William S Burroughs est l’un des auteurs phares du mouvement « beat generation » des années 50 au même titre que Jack Kerouac ou Allen Ginsberg.

J’ai donc pour m’initier à son oeuvre lu « Les garçons sauvages ».

« Les garçons sauvages » est un livre profondément déroutant.

Le style d’écriture est peu linéaire, des phrases entières peuvent être composées sans la présence d’un seul verbe, d’autres s’enchaînent ou s’entremêlent sans aucune séparation.

Une multitude de personnages apparaissent ou disparaissent sans raison apparente, les chapitres n’ont pas de liens entre eux ce qui fait que le lecteur est rapidement perdu dans un maelström de création littéraire ou le mot « cohérence » n’a pas sa place.

A cette question du style et de la forme vient s’ajouter le fond.

Les lambeaux d’histoires racontées se déroulent dans plusieurs lieux, « Mexcity » au Mexique, Marrakech au Maroc, ou Saint Louis aux États-Unis.

Beaucoup de passages ressemblent à des hallucinations provoquées par l’absorption de substances hallucinogènes.

Généralement ces passages font preuve d’une intense créativité, mêlant rêve, science fiction, violence exacerbée et délires sexuels.

A propos de délires sexuels, ce qui m’a le plus dérangé dans ce livre c’est leur contenu exclusivement homosexuel à la limite de la pédophilie, l’auteur semblant être très fortement attiré par les jeunes garçons.

Beaucoup de ces scènes sont introduites par l’intermédiaire d’un cinéma pornographique « the penny arcade peep show » qui passe ces films sur les écrans de ses cabines.

Le sentiment qui en est ressorti est surtout de la gêne voir du dégoût pour cette obsession.

Vers la fin du livre, on comprend enfin la pensée de l’auteur.

En un sursaut de cohérence, Burroughs dresse le portrait d’une révolte, celle des « garçons sauvages » des villes, ces gosses des rues du Maroc ou du Mexique, qui s’unissent en bandes armées pour combattre l’armée américaine et la CIA.

Burroughs décrit longuement cette micro société de jeunes garçons combattants,  vêtus de bleu avec pour unique uniforme un casque et un cache sexe, des armes soit sophistiquées issue de la Science Fiction comme l’usage de greffes animales, rayons lasers, ou virus mortels soit plus rudimentaires comme des haches ou des couteaux.

Visiblement fasciné, il prône la prise du pouvoir mondial par cette force de résistance ou les principes homosexuels masculins sont également dominants.

Difficile de ressortir indemne de la lecture de « Les garçons sauvages ».

Je dois avouer ne jamais avoir lu un livre aussi radical et subversif.

Les sentiments dominants sont ceux de la rébellion, du chaos, du fantasme et du délire hallucinatoire.

Même si je comprends la démarche de l’auteur de briser les codes d’écriture, je n’ai pas été séduit par son approche, ayant été la plupart du temps dérouté, gêné voir exaspéré par son style déstructuré.

On notera aussi la très forte misogynie du livre et le rôle quasi inexistant des femmes dans le récit jusqu’au bout anti ordre établi.

Pas sur d’y revenir un jour ou tout du moins pas avant quelques temps.

Trop pour moi sans doute.

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