Beyond fear (Beyond fear)

 



 J’ai déjà évoqué à de nombreuses reprises les performances étonnantes de Tim « Ripper » Owens, ex chanteur amateur américain devenu en l’espace de quelques années une pointure du heavy metal moderne après ses courts mais remarqués passages au sein de Judas priest puis de Iced earth.

En 2006, Owens sent que sa collaboration avec Jon Schaffer bat de l’aile et que ses jours au sein d’Iced earth sont comptés.

Il décide alors de tenter de voler de ses propres ailes en fondant son propre groupe Beyond fear et sort un premier album du même nom avec une pochette disons le au graphisme franchement hideux.

Composé de John Comprix et de Dwane Bihary aux guitares, de Dennis Hayes à la basse puis de Eric Elkins à la batterie, Beyond fear pratique un heavy metal costaud et sans fioriture.

Le groupe débute en trombe avec « Scream machine » rapide, violent  basé sur des riffs puissants et un chant haut perché agressif évoquant du Judas priest énervé.

Après cette entrée matière efficace, on rétrograde brutalement de la cinquième à la seconde vitesse avec « And .. You will die » , titre lent et ultra massif jouant sur une atmosphère sinistre et menaçante.

Les tempos médians sont mis à l’honneur avec « Save me » qui ne décolle réellement que grâce aux ahurissantes envolées vocales du chanteur sur les refrains.

Manquant de relief, « The human race » a du mal à canaliser sa puissance,  ce que parvient à faire le très accrocheur « Coming at you » aux refrains fédérateurs taillés pour la scène.

Après ce déluge de bombes heavy vient « Dreams come true » une ballade sympathique mais manquant d’envergure.

Beyond fear se ressaisit sur « Telling lies » meilleur morceau de l’album, combinant heavy enlevé avec de superbes variations mélodiques qui permettent au chanteur de donner toute l’étendue de ses talents.

Jusqu’alors tout à fait honorable, le niveau chute brutalement sur le franchement médiocre et peu inspiré « I don’t need this » et l’a peine plus relevé « Words of wisdom » dont la puissance de feu ne parvient pas à faire oublier la platitude.

Tim et sa clique reprennent un peu de poil de la bête avec « My last words » mid tempo plus convainquant puis avec le plus aérien « Your time has come » osant (enfin !) un intéressant break mélodique.

Le final « The faith » bien qu’anecdotique est sympathique dans la mesure ou le chanteur se livre de manière la plus personnelle sur ses convictions en tant qu'artiste.

En conclusion, vous l‘aurez compris « Beyond fear » est un bon album de heavy metal viril et puissant mais pas assez original ou inspiré pour marquer les esprits et permettre à Tim Owens de prendre un nouveau départ en solo.

Le chanteur place toujours sa voix impressionnante, si puissante et aiguë par instants mais intéressante aussi dans les modulations plus graves ou mélodiques mais la qualité des compositions ne lui permet pas de briller au plus haut.

Owens reste donc scotché au sol et patine comme une Ferrari contrainte de rouler en seconde avec quelques pointes en troisième sans parvenir à décrocher la quatrième vitesse.

A réserver donc aux fans du bonhomme même si tout ceci reste très loin de son travail avec Iced earth et à des années lumières de celui avec Judas priest.

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