Incesticide (Nirvana)
Coincé entre deux mammouths de la carrière de Nirvana, « Incesticide » sort en 1992.
Le trio le plus connu de Seattle est ici crédité de tous les titres essentiellement composés à la fin des années 80.
Ce disque regroupe donc plusieurs démo, raretés et chutes de studio du groupe principalement écrites avant le mythique « Nevermind ».
Un fort goût de bricolage et d’approximations était donc à prévoir ..
Pourtant le début d’ « Incesticide » semble défausser cet a priori pas vraiment favorable.
« Dive » est un excellent morceau, très « Nirvanesque » doté d’un refrain terriblement puissant et accrocheur ou Kurt Cobain clame toute sa rage.
Le son de l’album parait bon, l’effet démo ne saute donc pas aux oreilles de prime abord.
Un peu moins puissant et un brin plus répétitif, « Sliver » conserve la même empreinte et une certaine efficacité.
« Stain » en revanche paraît plus laborieux et lorgne déjà plus vers la démo mais son coté saccadé et cradingue peut encore séduire.
« Been a son » bien qu’ultra court est diablement efficace.
En revanche « Turnaround » paraît bien quelconque et annoncer une grosse baisse de régime.
Plus fluide « Molly’s lips » est à peine meilleur.
Complètement impersonnel « Son of a gun » sonne très punk-rock inoffensif à la NOFX avec son rythme de batterie soutenu.
Avec son coté « hit-single » rapide et entraînant, « Polly » est une bonne surprise de l’album.
La fin de l’album bascule dans des morceaux moins structurés au son assez médiocre et cradingue plus difficiles à digérer.
Saccadés et brutaux, « Beeswax » et « Downer » font figure d’expérimentations sonores non inintéressantes.
« Mexican seafood » et « Aerozeppelin » sont pénibles, « Hairspray queen » voit Cobain dérailler sur ses lignes de chant en miaulant comme un chat écorché.
L’album finit de meilleure façon avec « Big long now » seul titre calme et mélodique du disque, assez réussi de par son coté hypnotique puis « Aneurysm » énorme tube qui donne l’occasion de retrouver une parcelle de la formule magique qui fit le succès de Nirvana à savoir ces mélodies entraînantes et ces refrains hurlés par un homme donnant toute son ame.
En conclusion, « Incesticide » est un album globalement assez faible, bancal, au fort goût de démo et de titres bâclés, brouillons et non aboutis.
On ne retrouve pas ou alors qu’épisodiquement le groupe aux tubes imparables qui allait conquérir le monde et donner naissance à un nouveau courant musical du rock dans les années 90.
« Incesticide » est donc destiné aux fans, aux collectionneurs qui lui trouveront toujours avec indulgence certains attraits mais ne constitue pas pour moi un disque à posséder ou à écouter souvent.
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