Angel (Roberto Aguirre Sacasa, Adam Pollina)

 



Bref retour vers le monde du comic book avec « Angel » , roman graphique de 2009 écrit par Roberto Aguirre-Sacasa et dessiné par Adam Pollina.

Personnage crée en 1963 par le célèbre tandem magique de la Marvel Stan Lee-Jack Kirby, Angel est l’un des premiers X-men et peut être considéré comme une antiquité du monde des comics.

L’histoire écrite par Aguirre-Sacasa reprend les origines du héros,  alors que adolescent le jeune Warren Worthington III fait ses études dans une pension du Vermont pour fils de famille aisée.

Contrairement à la plupart des héros, Angel n’a en effet jamais caché ses origines dorées et être le fils d’un milliardaire, ce qui ajouté à son physique de Robert Redford athlétique m’a rendu son personnage de playboy superficiel toujours peu intéressant.

Le lecteur assiste donc à la vie confortable d’un riche adolescent américain qui se met soudainement à basculer dans l’angoisse lorsque sa mutation se révèle.

Lorsque ses ailes se mettent à pousser progressivement dans son dos, le jeune Warren voit son physique s’altérer, ses performances physiques exploser au fur et à mesure que son poids baisse inexplicablement alors qu'il prend les caractéristiques des oiseaux.

Se renfermant subitement sur lui-meme, Warren s’isole et ne tarde pas s’attirer la jalousie puis la haine de ses camarades dont Brandon Hardy, le teigneux et ambitieux fils d’un sénateur.

Hardy s’associe même avec Amanda Cobb, l’ex petite amie de Warren pour tourmenter son meilleur ami le jeune et fragile Andrew Palmer qui est le souffre douleur du prêtre du lycée le ventripotent Jérôme Reynolds.

Mais outre ces problèmes de teen-agers au final assez futiles, l’autre facette plus dramatique du roman est la traque des mutants par un mystérieux et impitoyable révérend solitaire qui utilise les pouvoirs d’une jeune mutante Mary Margaret pour les détecter et les éliminer.

A la fin du roman, le révérend retrouve la trace d’Angel et décide d’attaquer le pensionnat pour accomplir sa mission d’épuration divine.

En conclusion, on ne retrouve pas dans « Angel » la complexité et le souffle épique d’une grande histoire de super héros.

Les histoires d’adolescents américains complexés par la révélation de leurs pouvoirs et entrant en compétition avec les gens « normaux » ayant été maintes et maintes fois exploitées, l’intérêt de cette histoire est au final assez limité.

En revanche, « Angel » est plus surprenant par son coté religieux et par l’aspect franchement sombre et négatif accordé à la religion chrétienne, avec des personnages inquiétants entre le prêtre pédophile Reynolds et le révérend illuminé impitoyable tueur de mutant.

D’un point de vue esthétique malgré une certaine grâce, je n’ai pas aimé le style de Pollina avec ses personnages aussi filiformes que des brindilles.

Je reste donc convaincu que le personnage trop lisse de Warren Worthington III est sans nul doute le moins intéressant de tous les X-men.

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