Stupeur et tremblements (Alain Corneau)

 




En 2003, le cinéaste français Alain Corneau adapte le roman à succès d’Amélie Nothomb dans le film « Stupeur et tremblements ».

L’histoire est quasiment calquée sur celle du livre et raconte les difficultés d’Amélie (Sylvie Testud) , une jeune belge née au Japon désireuse dans les années 90 de retourner travailler dans son pays d’origine.

Parlant couramment japonais, Amélie est engagée dans la société Yumimoto, multi nationale de l’import-export.

Mais la jeune belge va rapidement perdre ses illusions et se heurter à tous les écueils de la complexe société japonaise, dont les codes sociaux vont lui demeurer complètement impénétrables.

Travaillant sous les ordres de Monsieur Saito (Taro Suwa) un chef qui l’humilie sans explication en lui confiant des taches toujours plus stupides, Amélie va vite se retrouver sans travail si ce n’est distribuer les cafés, changer les dates des calendrier ou faire et refaire un avilissant travail de photocopie.

Impossible dans ce monde codifié ou la hiérarchie est sacralisée de se rebeller ou d’avoir une discussion ouverte avec un supérieur.

Le supérieur de Saito, Monsieur Omochi (Bison Katayama) étant un terrifiant obèse brutal et vulgaire, Amélie va se confier à sa supérieure directe la belle célibataire Fubuki (Kaori Tsuji).

Mais alors qu’elle la croyait son alliée, Fubuki va se révéler dangereusement fourbe, perverse et manipulatrice en dénonçant une initiative prise par Amélie avec un des rares japonais sympathiques de la société.

Dés lors entre les deux femmes une guerre d’usure va s’instaurer avec une trouble relation de sado-masochisme ou Amélie la victime fascinée par la beauté épurée de son bourreau va endurer les pires dégradations avec un certain plaisir de dépassement de soi.

Le summum du non sens est atteint lorsque Amélie se trouve responsable du nettoyage des toilettes pour hommes et passe ses journées dans les W.C

Puis comme toute chose, le contrat d’Amélie va arriver à son terme, la libérant d’une situation intenable tout en lui épargnant l’humiliation de la démission.

En conclusion, bien que fidèle et bien réalisé, ce « Stupeur et tremblements » trop plat et lisse n’apportera rien de plus par rapport au livre.

Peu d’action également dans ce film ou une certaine monotonie plus supportable dans un livre devient plus pénible sur un écran.

Le choix de Sylvie Testud actrice au physique quelconque voir ingrat n’amène pas beaucoup de charisme à un film se déroulant tout le temps dans l’atmosphère confinée et impersonnelles des bureaux des cols blancs japonais.

Pour autant « Stupeur et tremblements » peut considérer une intéressante porte d’entrée pour élaborer une réflexion à propos des différences dans le monde du travail entre la culture occidentale et la culture japonaise.

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