Kill'em all (Metallica)

 



Pour beaucoup de critiques spécialisées dans le rock, Metallica est assurément le plus grand groupe de hard de tous les temps en raison de son immense popularité et de son influence sur ce style de musique.

Cette influence qu’on peut qualifier de majeure provient essentiellement  de leurs quatre premiers albums qui eurent un impact prédominant dans les années 80 en révolutionnant le hard rock de l’époque pour créer le thrash metal, avatar encore plus dégénéré combinant la puissance et le coté épique du heavy metal avec l’agressivité et la simplicité du punk.

Mon rapport personnel avec Metallica est complexe puisque comme beaucoup j’ai appris a aimer le hard rock avec eux en les aimant passionnément avant de les délaisser lentement mais sûrement avec le virage musical entrepris en 1996 avec « Load ».

Un soir de fin d’année 1995, je me rappelle très distinctement avoir été m’acheter sur un coup de tête après un examen les quatre premiers album du groupe et m’être éclaté comme un fou le casque sur la tête pendant toutes les fêtes familiales en découvrant ce style si intense qui me charmait à l’époque.

C’est donc en quelques sorte un « flash back » vers mes souvenirs d’adolescents que je vous propose en ces quelques colonnes.

Premier de série, « Kill’em all » sorti en 1983.

Un titre provocateur, violent et sans concession à l’image de la pochette ensanglantée représentant finalement plutôt fidèlement l’ambiance de tout le disque.

L’album débute par un « Hit the lights » surprenant de hargne et de fougue à vrai dire plutôt brouillonnes.

La rythmique du batteur Lars Ulrich et du bassiste Cliff Burton est frénétique, les parties de guitares de Kirk Hammett d’une folle rapidité, quand au chanteur James Hetfield sa voix juvénile et rauque parachève l’impression de violence à l’ensemble.

Passé l’effet de surprise, déboule « The four horsemen » véritable chef d’œuvre épique de plus de sept minutes de folle intensité ou la férocité implacable des riffs thrash se marie fort bien avec les refrains fédérateurs hurlés par Hetfield comme possédé.

Au cours de ce morceau culte qui leur collera aux basques durant toute sa carrière, Metallica surprend même par un somptueux break central légèrement plus mélodique avant une ré-attaque pied au plancher.

Mais aucun temps mort, aucun répit n’est accordé puisque « Motorbreath » court titre vrombissant fait figure de transition musclée avant le mid tempo « Jump in the fire » brillant par la qualité impeccable des refrains et des riffs d’acier.

Disons le franchement à ce stade, l’auditeur est déjà complètement renversé et conquis par cette tornade de décibels et c’est un brin frustré qu’il patiente avec le faiblard instrumental de basse « Anesthesia-pulling teeth » pour reprendre sa dose de violence avec le cinglant « Whiplash » qui emporte tout avec ses riffs de mitrailleuse lourde et son groove de pieuvre défoncée à l’acide.

Puis Metallica change brièvement de calibre et ralentit légèrement la cadence sur « Phantom lord » légèrement plus poussif malgré des parties de guitares toujours par instant phénoménales.

Mais tel un boxeur se relevant au coup de gong pour reprendre pour un dernier round son entreprise de destruction, le groupe termine en trombe  en alignant trois fusées atomiques, « No remorse » sans concession avec son tempo saccadé et ses riffs acérés, puis « Seek & destroy » l’un des meilleurs morceaux de son histoire avec son riff anthologique, ses refrains fédérateurs destinés à faire vibrer les stades et enfin l’impérial « Metal milita » soutenu par ses bruits de bottes qui claquent dans une tempête apocalyptique de violence digne de la troisième guerre mondiale.

En conclusion, le sanguinolent « Kill’em all » est pour moi l’un sinon le meilleur album de Metallica.

Âpre, intense, violent et sans concession, il est a rapprocher de l’album « Raw power » des Stooges et de tous ces chefs d’œuvres originels écrits dans une urgence et une  rage sans limite transmutées en formidable sources créatives.

Si on veut critiquer on pourra reprocher le chant pas toujours maîtrisé d’un James Hetfield  acnéique et alors âgé d’à peine vingt ans mais ce coté bancal renforce encore plus l’impression de sauvagerie et de rudesse de l’ensemble.

Avec « Kill’em all » Metallica bouleverse par son effarante approche des riffs la musique de son époque et entre dans la carrière musicale par la porte des grands.

Preuve irréfutable de son aura culte, presque trente ans après sa sortie, l’impact de « Kill’em all » est toujours aussi puissant.

Faster, stronger, harder…

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