Live evil (Black Sabbath)

 



Sorti en 1982, « Live evil » est le témoignage live des deux albums réalisés par Black Sabbath au début des années 80 avec le regretté Ronnie James Dio au chant.

Après le départ d’Ozzy Obsbourne en 1978, Dio a redonné de la vigueur au groupe de Iommi à l’aide de ses qualités d’interprétation et de ses influences heroic fantasy venant enrichir l’imaginaire du Sab sans le dénaturer.

Enregistré lors de la tournée américaine succédant à « Mob rules » , ce « Live evil » à la pochette originale illustrant quelques uns des grands succès du groupe, débute par l’introduction bizarroïde « E5150 » enchaînée de l’imparable tube heavy metal « Neon knights » que personne ne chantera jamais mieux que Dio.

On bascule ensuite vers le répertoire originel du Sabbath avec un « N.I.B » tranquillement maîtrisé par Dio.

Comme souvent dans les disques live, le public est quasiment inaudible à l’exception de quelques brefs passages entre les morceaux.

Mais c’est sur  « Children of the sea » que le talent du chanteur lutin à la voix d’airain s’exprime le mieux avec une longue ballade épique taillée à sa mesure.

Ambiance hard rock avec le trop basique « Voodoo » avant d’enchaîner sur trois des titres les plus légendaires du répertoire du Sab, « Black Sabbath » ses sombres incantations nihilistes, ses riffs sinistres et languissants, « War pigs » son rythme haché et violent, ses riffs dévastateurs puis le robotique et déglingué « Iron man » dans une version étrangement ralentie.

Rien à dire, Dio soutient la comparaison avec Ozzy, interprètent de manière extrêmement convaincante le répertoire des années 70.

Passage obligé du dernier album, le peu fluide et vite expédié « The mob rules » est effacé par une version titanesque de « Heaven and hell » étalée sur plus de dix minutes avec la participation cette fois plus active du public.

Ecrasé par tant de magnificence on a peine le temps de recouvrer ses esprits qu’on est capté par le non moins épique « Sign of the southern cross » chanté par un Dio en état de grâce dans ce registre plus lent et mélodique ou le chanteur peut développer tout son talent.

Mais l’orgasme se prolonge avec l’incontournable  « Paranoid » train express à la rythmique surnaturelle qui embrase tous les stadiums du monde entier puis avec « Children of grave » invincible cuirassé brisant les flots par la puissance inégalable de ses riffs propulseurs.

En conclusion, « Live evil » est un album live magistral doté d’un choix de morceau sans faille basé sur les plus profondes et solides fondations du Black Sabbath des années 70 tout en y ajoutant pour les finitions quelques uns des meilleurs titres des années 80.

Alors que les fans d’Ozzy Osbourne attendait que Dio ne se montre pas à la hauteur des anciens titres du Sabbath, le petit chanteur à la gueule de fer se montre tout bonnement incroyable faisant mieux qu’égaler Ozzy sur des titres pourtant complètement imprégnés de l’empreinte vocale du Madman.

Rien à jeter donc sur ce disque qui plane majestueusement 80% du temps à des sommets inatteignables de heavy metal riche, puissant et inspiré.

« Live evil » marque pour moi la fin des meilleurs années de Black Sabbath puisque une année après Dio sera remplacé Ian Gillan pour un résultat des plus mitigé qui inaugurera le début de la dégringolade artistique couplée à la valse des chanteurs de second plan.

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