Master of puppets (Metallica)

 



Pour les fans purs et durs de Metallica, « Master of puppets » sorti en 1986, demeure assurément son meilleur album car produisant la meilleur combinaison entre la violence thrash des débuts et la somptueuse maturité musicale qu’il était en train d’acquérir à l’époque.

L’autre raison principale de cet engouement réside dans le fait que « Master of puppets » est le dernier album ou joua le talentueux Cliff Burton qui se tua dans un accident de car en Suède lors de la tournée qui suivit.

Surdoué et ouvert à d’autres styles musicaux, Burton avait une influence sur la musique de Metallica et la poussait vers une certaine complexité.

Avec sa pochette macabre mais incroyablement belle, « Master of puppets » démarre de manière très traditionnelle par un titre coup de poing, « Battery » qui après une courte introduction acoustique déclenche un véritable bombardement atomique.

On retrouve ici la production de Fleming Rasmussen qui sut donner un son plus étoffé au jeune groupe de chiens fous du début des années 80.

Soumis à un pilonage aussi intensif, l’auditeur un peu plus délicat n'a pas d'autre option que de se recroqueviller et d'attendre patiemment la fin de l’orage.

Heureusement l’embellie rapidement arrive sous la forme de « Master of puppets » titre complexe et intense de plus de huit minutes, porté par des riffs féroces mettant par contraste savamment en valeur un superbe break mélodique central introduisant une fantastique montée en puissance avant le dénouement final toutes griffes dehors.

A n’en pas douter, « Master of puppets » est digne du Top 10 des meilleurs titres composés par Metallica au cours de sa carrière.

Par comparaison, malgré une certaine efficacité et un texte superbe  inspiré d’une vision de science fiction cauchemardesque, « The thing that should not be » sonne très répétitif et statique.

L’aspect mélodique n’est pas pour autant oublié avec la power ballade « Welcome home (Sanitarium) » qui si elle ne pavient pas tout à fait à égaler « Fade to black » demeure de haute volée.

Le thrash brutal et vengeur ressurgit avec le trop long « Disposable heroes » qui pêche à force de surpuissance par une  certaine linéarité et un manque de fluidité.

Doté d’un mid tempo ravageur, de paroles d’une force inouïe et de fulgurantes accélérations, « Lepper messiah » remet les pendules à l’heure.

L’album se termine d’une manière hallucinante avec l’instrumental de plus de huit minutes « Orion » qui propose un grandiose voyage spatial enchaîné d’une des plus violentes secousses thrash qui soit, le terrible « Damage, inc » qui après une introduction planante des plus traîtresses détruit tout sur son passage tel un rhinocéros fou furieux.

En conclusion, s'il n’est pas pour moi le meilleur album de Metallica, « Master of puppets » est pour moi un très bon disque comparable en qualité à « Ride the ligthning ».

Les deux albums se rejoignent en effet par leur structure quasi jumelle et une approche musicale mélangeant violence et intensité du thrash des origines avec des incursions mélodiques ou instrumentales de grande ampleur.

Quoi qu’il en soit, « Master of puppets » malgré ses indéniables qualités musicales qui permirent à Metallica de franchir un nouveau pallier et de tourner dans les stades, marque par la disparition de Burton la fin d’une époque bénie que regrettent encore aujourd’hui les fans de la première heure.

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